Seulement quelques mois après la très bonne découverte Nutro, Wowod fait déjà son retour avec Zemlya, soient quatre nouveaux titres poursuivant sur leur vague bien sombre. Mélangeant toujours post metal et black metal, le groupe russe a trouvé sa singularité au milieu de très nombreux acolytes/concurrents grâce à un travail renforcé sur les atmosphères, entre mélodies et riffs rageurs.
« Golod » et ses huit minutes et demie nous vomit à la gueule dès son intro. Énorme voix raclant le sol et blasts infernaux nous accueillent avant que les guitares ne nous entraînent sur un terrain un peu plus aérien et émotionnel. La rythmique se calme ensuite quelque peu mais le climat demeure orageux, ce pour mieux redémarrer dans cet effroyable mur de son. Mais la suite va à nouveau muter vers des horizons plus retenus, l’atmosphère s’aérant un peu plus vers le post-rock. « Mor » continue dans cette optique post plus doux (en apparence) pas si loin des derniers Isis tandis que le chanteur continue dans le monstrueux, une atmosphère qui reste donc bien maussade.
Les deux derniers titres dépassent les dix minutes, « Holod » d’abord qui démarre dans un quasi dénuement, des mélodies quasi cristallines se chargeant de l’intro avant que les choses ne s’alourdissent. La progression de ce morceau est impressionnante, les éléments évoluant petit à petit et tout naturellement. Les mélodies couplées aux riffs façon Cult Of Luna s’accordent particulièrement bien avec cette grosse voix rocailleuse. « Iskhod » termine cet album à nouveau de manière très évolutive, on suit avec attention ces quasi onze minutes où la rythmique s’emballera à nouveau vers le black metal, entre blasts et trémolos désespérés d’une excellente facture, mais pas trop longtemps non plus.
Zemlya diminue donc la dose de black metal au profit de post metal plus envoûtant, ces séquences mélodiques étant toujours accompagnées par cet espèce d’ours féroce derrière le micro. On pourra peut-être lui reprocher son côté monocorde mais il contribue pleinement à la mise en place de ce paysage hostile et glacial, mais un peu plus accessible qu’il n’en a l’air. Une belle confirmation !
- Golod
- Mor
- Holod
- Iskhod