Impure Wilhelmina – Prayers and Arsons

12 Commentaires      2 301
Style: post/noise hardcoreAnnee de sortie: 2008Label: Get A Life !

Marc :

Ceux qui sont passés à côté des deux derniers albums d’Impure Wilhelmina ont probablement raté leur vie, à moins qu’ils ne se rattrapent en se jetant sur Prayers and Arsons, nouvelle sortie d’Impure Wilhelmina cette fois-ci sur le label Get A life ! Tout sarcasme déplacé mis de côté, Prayers and Arsons est la porte d’entrée idéale pour qui voudrait découvrir le groupe suisse tant il synthétise à merveille l’essence de ses prédécesseurs tout en y ajoutant une cohésion supplémentaire qui le rendrait sans doute plus accessible et moins déroutant.
Impure Wilhelmina n’a pas nécessairement adouci son propos, en témoigne la violence et la hargne intactes de titres comme « Hide your anger, give your mouth », et n’a pas encore mis au rebut ses mélodies acides et désemparées. Seulement, l’ensemble paraît plus lisse en apparence, moins brut et plus rationnel, c’est ce qui frappera l’habitué des précédentes sorties. Prayers and Arsons semble moins intense, tempère plus ses emportements et maîtrise davantage les circonvolutions de ses compositions en en atténuant les digressions et les égarements. Prayers and Arsons est sans doute un album plus raisonnable dans sa forme, mais le fond est toujours présent, désespéré et touchant.

A vouloir trop analyser, comparer et étudier, il ne faudrait pas alors oublier l’intensité émotionnelle toujours intacte du quatuor suisse qui livre ici encore une fois un (très) bon album, à défaut d’atteindre les sommets des précédentes productions. A force d’être habitué à l’excellence, on en vient presque parfois à moins tolérer les petites baisses de régime et à faire des chroniques aussi inutiles et ennuyeuses que celle-ci en n’acceptant seulement que du bout des lèvres l’évidence : Prayers and Arsons est un très bel album.

Note Marc : 16/20

Krakoukass :

C’est ce que je croyais moi aussi, que ce Prayers and Arsons n’était qu’un très bon album en comparaison des deux merveilles précédentes du groupe… Mais non je l’affirme il n’en est rien, il est bien plus que ça ! Là où je te rejoins mon cher Marc, c’est sur le côté quelque peu apaisé de cette nouvelle livraison mais aussi sur ta très juste remarque à propos de l’intensité émotionnelle qui en effet est plus que jamais intacte et qui une fois encore touche l’auditeur attentif au plus profond de sa chair, exactement comme le faisaient déjà les fantastiques I Can’t Believe I Was Born in July et L’Amour, la Mort, l’Enfance Perdue. Et c’est personnellement clairement cette intensité émotionnelle que je cherche en écoutant ce groupe, capable de proposer avec un tel talent une musique à la fois rock et puissante (le faussement gentil « Continental Breed » est là pour en témoigner, avec ses riffs acérés sur chant clair) et belle dans le désespoir qui émane de la voix écorchée vive de Michael.

C’est une fois encore cette alchimie sacrée (comparable à celle qu’on retrouvait chez Envy avant le virage post rock des japonais), certes moins directe, plus subtile et plus fine qu’autrefois, qui rend des titres comme « Poisons and Blades » ou le magnifique (jusque dans le titre même que je trouve d’une poésie bouleversante) « Cover Me With Kindness », certainement LE moment fort du disque – parfait mélange aigre-doux -, aussi bouleversants et magnifiques. On n’oubliera pas de mentionner « Travel with the Night » ou « Drift » dont le final est encore une fois plein d’une emphase émotionnelle à vous tirer les larmes (mais peut-être suis-je finalement trop sensible, allez savoir !)…

Il n’y a guère que « The End Within » que je trouve en deçà du reste, mais ce morceau ne suffit pas à lui seul à gâcher l’énorme plaisir que l’on prend à écouter ce nouvel album des suisses, toujours emmenés par Michael Schindl dont le timbre devrait continuer à ravir les fans de la controverse. Oui son chant clair plus présent que jamais, est toujours sur le fil, à la limite de la fausseté, mais c’est sans doute cela, mis en parallèle avec son chant écorché, toujours aussi puissant celui-là, qui participe de la charge émotionnelle qui animait et anime toujours Impure Wilhelmina.

Il y en est sûrement pour penser et dire que Prayers and Arsons est un album insuffisamment violent et énergique, mais je le dis, et l’affirme même : ceux-là n’ont pas saisi toute la beauté vénéneuse qui habite véritablement ses titres. Personnellement cet album me bouleverse. Il est peut-être moins référentiel que ses deux prédécesseurs (mais la barre était ô combien haute) mais s’avère à mes yeux, un album tout aussi indispensable qu’emblématique de cette année 2008, et qui donc figurera en bonne place dans mon top annuel.

Note Krakoukass : 18/20

  1. continental breed
  2. hide your anger, give your mouth
  3. poisons and blades
  4. the end within
  5. travel with the night
  6. as we kneel
  7. cover me with kindness
  8. the rope
  9. drift

Chroniqueur

marc

Je donne mon avis pas très éclairé sur des disques que j'aime bien ou je dis du mal de disques que j'aime un peu moins. Cet avis n'engage que moi-même, ma conscience et mon chat, vous êtes libres de ne pas être d'accord (quoique...) et de venir en discuter dans les commentaires afin que je vous convainque que vous vous trompez.

marc a écrit 38 articles sur Eklektik.

Up Next

Du meme groupe

Groupes cités dans la chronique

Vous pourriez aussi apprécier

12 Commentaires

  1. Rémi says:

    rien à voir avec le « pas assez violent », « trop mélodique » ou je ne sais quoi, j’arrive juste pas à m’emballer pour ce disque…

  2. Schwardrak says:

    Le meilleur album de l’année à mon humblissime avis o.O

  3. jonben jonben says:

    Bullshit, c’est « The End Within » le meilleur titre.

  4. Zepekegno says:

    Ca y est j’ai bavé sur mon clavier…

  5. gemini_com says:

    Occupé à l’écouter sur myspace….du hardcore bien ravageur et mélodique comme je l’aime…une voix oscillant entre le screamo et la pop (pour les partie ralenties postcore)…ce groupe me fait parfois penser aux Norvégiens de Benea Reach en plus rentre dedant..

  6. neurotool says:

    Histoire que l’on ne pense pas que toute la rédaction est ébahie devant ce groupe, pour moi c’est un groupe de plus, sans grand intérêt. Vu sur scène par deux reprises dont une récemment avec les nouveaux titres. Je suis parti avant la fin. C’est dire à quel point l’ennui m’envahi à chaque fois…

  7. fewz says:

    @gemini: le lien entre le hardcore ravageur mélodique et Benea Reach ? Le lien entre Impure WIlhelmina et Benera Reach? Je cherche mais je ne trouve pas…
    Sinon, je suis déçu par cet album. C’est inexplicable, ça ne prend pas (vraiment). Laisser reposer et y revenir plus tard.

  8. Palpman says:

    Commande la semaine passee et impatient de le recevoir!

  9. Stéph says:

    impossible de m’en passer! Décidement se groupe est ma référence!

  10. gemini_com says:

    Sorry mais pour moi, la comparaison reste évocatrice…là ou Envy a tendance à naviguer dans le low tempo bruitiste et longuet, Benea Reach opte pour des structures hardcore polyrythmique ou se pose les cris rageurs du chanteurs (+ aigus qu’Impure) -> hardcore ravageur (avec un peu d’imagination)….la différence se situe dans un tempo certainement + enlevé chez Impure et des riffs hardcore moins syncopés (Impure n’est pas toujours très loin de Deftones en + lourd dans leur jeu)….

  11. gemini_com says:

    Par ailleurs, Impure et Benea Reach aèrent leurs morceaux de moments d’acalmie qui les rapprochent légèrement du mouvement postcore…bref j’aime cet album et encore merci à ce site de me faire découvrir tous ces bons groupes

  12. GVA85 says:

    @Krakoukass je ne vois pas vraiment en quoi « The End Within »est en « deçà » du reste. Il est le morceau qui est le plus proche de leur début il y a maintenant bientôt 10 ans. Bien sur il donne un sacrée changement de rythme qui peut choquer, mais c’est justement ça qui lui donne tout son charme. Un titre bien torturé, un retour au source.
    @Neurotool Je suis un de leur plus grand fan depuis des années, mais je peut te dire que oui malheureusement les lives ne sont pas le point fort de IW je le sais, après les avoir vue plus d’une dizaine de fois ( j’habite Genève ça aide) je dirais que la moitié ma laissé sur ma faim la faute bien souvent à des réglage sono pas adapté ( volume des Guitares mal équilibré.) Mais comment peut on trouver leur compo « sans intérêt »?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *