Soilwork – Övergivenheten

Pas de commentaires      399
Style: Metal MélodiqueAnnee de sortie: 2022Label: Nuclear Blast

On prend les mêmes et on recommence. Et tant mieux dans ce cas! Verkligheten m’avait déjà collé une sacrée mandale en 2019, rien de moins à mes yeux que la résurrection du grand Soilwork qu’on n’osait même plus espérer. Un Soilwork qui va de l’avant, regarde dans le rétroviseur avec fierté, mais sans nostalgie ou regret (on le voit ne serait-ce que dans l’artwork très coloré qui ne rappelle pas du tout les artworks thrash ou sombres des débuts, même si le titre en suédois signifie tout de même « abandon » après la « réalité » du grand frère). Et qui propose un metal éminemment moderne, qui me fait d’ailleurs de plus en plus penser à du Devin Townsend (et pas seulement parce que vocalement la versatilité et les tonalités vocales de Speed ressemblent beaucoup à celles du canadien), quand Devin fait ce qu’il fait le mieux.

Les remarques formulées en 2019 sur le grand frère d’Övergivenheten sont toujours parfaitement valables pour ce dernier, mais le groupe est simplement en feu cette année, l’inspiration déborde littéralement (dans le bons sens du terme), à tel point que ce sont 12 nouveaux titres (+2 interludes qui n’étaient pas franchement indispensables, voilà bien la seule chose qu’on pourra trouver à redire concernant cet album!) que les suédois nous proposent, pour plus d’une heure de musique (soit plus de 12 bonnes minutes de plus que Verkligheten).

Une fois encore on est obligé de constater que le fait que Speed et David Andersson (guitariste de Soilwork aux côtés du français Sylvain Coudret) s’ébrouent dans leur deuxième groupe Night Flight Orchestra a certainement un impact sur Soilwork, l’approche mélodique à tout va étant commune aux deux formations. Pour autant Soilwork n’est pas NFO, et il le démontre avec des passages furibards boostés aux blast beats (comme c’était le cas sur le précédent album avec « Arrival » ou When the Universe Spoke ») quand il ne fait pas carrément des clins d’œil à son alter égo du passé, à l’image de la frénésie thrash d’un « Is it in Your Darkness » qui pourrait presque rappeler les premières heures du groupe. Mais comme je le soulignais, et c’est heureux, Soilwork ne se vautre jamais dans la nostalgie au rabais et propose une version 2022 de sa musique, moderne et irrésistible. Une version moderne qui continuera probablement à déplaire à ceux qui refusent de voir le groupe évoluer et ne jurent que par les deux premiers albums.

Le groupe écœure pourtant une fois de plus par son talent, les 12 titres de l’album contenant tous un refrain qui tue (allez pour chipoter je suis moins fan de « Death, I Hear you Calling » dont je trouve la mélodie pour le coup un peu trop facile et basique, mais le niveau est tellement élevé à côté…), des mélodies irrésistibles, avec en particulier une fois encore un Björn Strid impérial derrière le micro, celui-ci étant à l’aise dans tous les registres : hurlé à l’ancienne ou chanté évidemment. Mention excellent en particulier pour la 2ème moitié de l’album après « Death, I Hear you Calling » qui enchaîne les monuments : « Dreams of Nowhere », « Golgata » et « Harvest Spine » étant peut-être les 3 meilleurs morceaux de l’album.

Sur ma chronique du précédent album, je notais que Bastian Thusgaard, remplaçant de Dirk Verbeuren derrière les fûts s’en sortait très bien. J’irai cette fois plus loin en qualifiant sa nouvelle prestation sur Övergivenheten, de tout simplement monstrueuse. On a aucun mal à oublier Dirk qui a choisi de s’engager auprès de la bande à Mustain pour (le meilleur et?) le pire. Et les gratteux ne sont pas en reste, proposant des solos magnifiques (celui de « Is it in Your Darkness » en particulier) qui ne viennent jamais alourdir inutilement les compos.

Il y a aussi sur ce nouvel album des petites surprises ou touches d’originalité bienvenues : le banjo jubilatoire du morceau-titre qui ouvre l’album par exemple, mais aussi le break celtique improbable sur « Electric Again » ô combien réussi, d’autant qu’il est encadré par de bons gros passages de blast-beats furieux. Sans oublier le synthé et les interventions féminines (parlées) en français sur « Nous Sommes la Guerre » ou au début du titre final « On the Wings of a Goddess / Through Flaming Sheets of Rain » ? Sont-elles le fait de la présence de Sylvain Coudret dans le groupe ? On peut en douter si l’on se souvient que NFO proposait déjà ce type d’interventions déjà en français (plus approximatif dans la prononciation) sur « Lovers in the Rain ».

Que dire de plus au final ? Il ne reste qu’à s’incliner et peut-être se demander lequel de Verkligheten ou de Övergivenheten est le meilleur ? Vous aurez compris qu’on est dans les deux cas sur du très haut niveau : les deux sont appelés à marquer la carrière des suédois comme des pierres angulaires de sa discographie. Les suédois pourront-ils faire mieux par la suite ? On l’espère même si la tâche s’annonce ardue…

Tracklist :
01 – Övergivenheten
02 – Nous Sommes la Guerre
03 – Electric Again
04 – Valleys of Gloam
05 – Is it in Your Darkness
06 – Vultures
07 – Morgongåva Stormfågel
08 – Death, I Hear You Calling
09 – This Godless Universe
10 – Dreams of Nowhere
11 – The Everlasting Flame
12 – Golgata
13 – Harvest Spine
14 – On the Wings of a Goddess / Through Flaming Sheets of Rain

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

krakoukass a écrit 1157 articles sur Eklektik.

Up Next

Du meme groupe

Groupes cités dans la chronique

Vous pourriez aussi apprécier

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *