Cheval De Frise – Fresques Sur Les Parois Secretes du Crane

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Style: rock instrumentalAnnee de sortie: 2003Label: Ruminance

Après un dernier EP sorti cette année, ce duo a malheureusement arrêté ses activités, revenons sur leur dernier album.

La musique de Cheval De Frise est un don du son. Soyons réalistes: c’est absolument ahurissant, orgasmique, enervant et pour le moins enivrant. Si l’art contemporain se fout un peu de notre geule, on peut vraiment pas en dire autant de celui du duo bordelais.
Les deux acolytes s’y entendent comme cul et chemise pour nous servir une fresque des plus intelligentes dans un univers particulièrement saturé de MAUVAISE musique.

Prenez donc une guitare classique et une batterie. 10 morceaux. 34 minutes. Des zillions de signatures rythmiques pour vous massacrer jusqu’au plus petit os de votre metalleuse ossature. Une broyeuse en mouvement. Les petits francais n’usent pas de leur technique pour servir leur créativité, mais leur ingéniosité les guide vers une jouissive compléxité qu’il est necessaire de mentionner. La poetique expression d’une subtile création, avec ce qu’il faut de tact et de doigté, de musicalité et de complicité pour tisser les fils d’un chef d’oeuvre qui s’inscrit comme une référence indélébile, un pilier de sa catégorie.

Décrire la musique de Cheval De Frise, c’est réciter les 100 premières décimales de PHI à l’envers. Amoureusement menés et malmenés d’un jazz déluré à un post rock des plus apocalyptiques, nos conduits auditifs se voient déléctés çà et là de touches classiques et latines du meilleur goût, dans un univers où ne reigne que la perfection des lignes. Je citerais bien des groupes comme Don Caballero, Orthrelm, Ruins, Chevreuil, Room204 ou The Fucking Champs, mais cela serait encercler la perfection dans un carré, la réduire plus que l’honorer. L’écoute de cet album, comme peu d’autres, me procure une chair d’ampoule quasi-immédiate, à l’atteinte de ces paroxysmes sonores qui n’ont d’égaux que les autres climaxes de la rondelle. Un constant sentiment de bonheur parcoure mon neurone, une euphorie enchanteresse guide mes lèvres vers des contrées souriantes, durant les moments durs.

Absurde! La liberté dont fait preuve le duo fouette tel un fouet qui fouette! La liberté qu’arrive à faire partager le duo est si authentique et palpable que l’abstraction du terme s’en voit controversée. Sincère et passionnée, la musique qui se dégage de ces mains vous donne des idées et
d’autres encore. Courir nu dans des champs de blé sous une pluie estivale torrentielle…

Les morceaux passent, on appréhende la fin avec amertume. Les lignes de cette guitare au son si particulier commencent à sonner trouble, comme une improvisation absurde, un Ionesco joutant Camus sur fond de Xenakis. Ces mêmes lignes qui copulent en harmonie avec une des batteries les plus torturées et complexes que mes pauvres oreilles connaissent, une batterie qui n’est autre que preuve vivante d’un talent évident. Cheval De Frise ensorcellent par leur univers déjanté, construisant un labyrinthe virtuose aux murs acérés. Les techniques instrumentales que le groupe utilise ainsi que leurs sons sont jalousement gardés secrets, mais je peux certifier de main ferme et fermée du génie de cette création.

Vous conseiller cet album ne serait pas un tort, ca serait juste vous jeter dans le précité labyrinthe. Plait-il?

  1. lucarne des combles
  2. bora lustras
  3. le puit
  4. deux nappes ductiles
  5. songe de perte de dents
  6. fresques sur les parois secrètes du crâne
  7. l’agonie dans le jardin
  8. phosphorescence de l’arbre mort
  9. ix
  10. chiendent

Chroniqueur

OY C

"Sticking feathers up your butt does not make you a chicken." -- C.P.

OYC a écrit 43 articles sur Eklektik.

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2 Commentaires

  1. Rico says:

    Il est excellent cet album !

  2. Marc says:

    Pas mieux. J’adore!

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