Oh putain la boulette que j’ai été à 2 doigts de commettre ! Totalement échaudé par la chronique que j’ai dû faire à contre-cœur du dernier Bal Sagoth, j’ai abordé avec on ne peut plus de méfiance et de partialité ce second album des français d’Artefact. J’ai focalisé sur un titre d’album, un logo et une bio qui m’ont replongé dans l’univers des pompeux anglais. Ajoutez à ça une sonorité de guitares et quelques déclamations assez similaires à l’Epic war metal d’Outre-Manche et la méfiance s’est inexorablement transformé en abandon pur et simple en attendant de n’avoir rien d’autre à faire. Aujourd’hui est donc un bon jour pour ouïr.
Je reprends donc la bio avec une concentration accrue cette fois et aperçois quelques noms familiers qui s’empressent de me rassurer au moment où je mets la musique en route : Opeth, Metallica, Iron Maiden, Emperor, Bathory. Ils auraient pu mettre également Amorphis, le titre Mount Doom me rappelant les ambiances prodiguées sur le Tales from the thousand lakes des Finlandais ou Empyrium pour les passages folk (les chœurs de Magic Spellcraft par exemple) ou l’instrumental Altar of Nocturnal Forest. L’ombre de Bal Sagoth n’est toutefois pas très loin à l’écoute d’un Castle (the underground galleries) ou du passage parlé du morceau-phare qu’est selon moi Neolithic Era mais cette fois ça ne suffit pas à me faire fuir. Le contraste du déploiement de mélodies acoustiques avec les passages plus black, death ou parfois thrash suscite un vif intérêt par les climats disparates qu’il met en place. On a même droit à un petit « trip » jazz-prog sur le furieux Hyperion qui n’est pas sans parenté avec une autre de leurs références, à savoir les norvégiens Arcturus.
A la lecture de cette longue liste de groupes, je suppose qu’on doit imaginer (à tort) le propos confus car il convient de faire preuve en la matière d’une sacrée maturité pour ne pas sombrer dans le patchwork incohérent. Or le projet est certes ambitieux mais l’exécution et la production sont à la mesure de cette ambition : puissantes, précises et inventives ; on évite ainsi la grandiloquence outrancière et le ridicule d’éventuels débordements sirupeux des claviers. Point de mégalomanie déplacée ou d’approximation qui saperait immédiatement la démarche.
Une petit ombre au tableau toutefois : la dixième plage du CD promo qui doit être, je suppose, un ghost track puisque la track list ne fait référence qu’à 9 titres est tout simplement au-delà de mes forces pour une éventuelle séance de réécoutes : le côté BO de War Craft à la sauce metal des champs, très peu pour moi ; en espérant qu’il ne s’agisse que d’une « détente » passagère façon Magic Mayhem des suscités Amorphis et non d’une voie que le groupe souhaiterait explorer et développer à l’avenir…
En-dehors de ce dernier point, convaincu je suis alors que pas gagné le résultat était puisque pas de mon style de prédilection il s’agissait.
NB : c’est avec un petit pincement au cœur que j’ai vu où se situait le fief du label : Plan-de-Cuques ; il ne manquait plus qu’une référence à Roquefort-la-Bédoule ou à la Destrousse et j’étais comblé !
- magic spellcraft
- neolithic era
- blizzard dwarf army
- mount doom
- altar of nocturnal forest
- castle (the underground galleries)
- high landscape travel
- hyperion
- eerie anthem
Le dernier morceau du promo? C’est le bonus, un medleye de musiques de jeux videos très connus, à télécharger sur le site du groupe.
me voilà rassuré :D