Opeth – Watershed

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Style: death metal progressifAnnee de sortie: 2008Label: Roadrunner Records

Loin d’être un mauvais album, Ghost Reveries, la cuvée 2005 des suédois de Opeth était tout de même une semi-déception pour beaucoup. Quelques titres excellents se détachaient, mais d’autres fleuraient bon l’inachevé ou le « petit bras » pour un groupe du niveau de celui-là.

Après les départs de Martin Lopez à la batterie (remplacé par Martin Axenrot qui officiait déjà dans Bloodbath) et surtout du membre co-fondateur d’Opeth, Peter Lindgren, remplacé par l’ancien guitariste d’Arch Enemy, Fredrik Akesson, on pouvait légitimement se poser des questions sur l’avenir du groupe et sur la qualité des sorties à venir.
Et bien force est de constater que Watershed remet les pendules à l’heure et établit clairement (pour ceux qui en doutaient encore) Mikael Akerfeldt comme le seul maître à bord de l’entité suédoise. Et son inspiration est loin d’être tarie, contrairement à ce que Ghost Reveries pouvait quelque peu laisser penser, car Watershed est vraiment un superbe album, bien supérieur à son prédécesseur.

Les influences seventies qu’on sentait de plus en plus prégnantes sur les dernières sorties du groupe, sont plus que jamais d’actualité. Certains regretteront la férocité proche du black des débuts, mais Opeth a évolué et continue de le faire, treize ans après la sortie de Orchid, premier album du groupe. Aucun revirement donc, cap vers l’avant.
La preuve avec les deux titres les plus « FM » de l’album : « Coil » tout d’abord qui a beau tenir quand même davantage de l’introduction, n’en révèle pas moins un Akerfeldt soft, accompagné par une jolie voix féminine (une première chez Opeth) incarnée par Nathalie Lorichs, une chanteuse de folk suédois. Le titre, malgré sa douceur, se termine sur une note sombre qui introduit le beaucoup plus brutal « Heir Apparent ».
Quelques titres plus loin, « Burden » peut représenter de prime abord un véritable choc pour l’auditeur moyen d’Opeth. De l’aveu même de Akerfeldt, influencé par les vieux groupes de classic rock ou de hard rock tels que Scorpions, le titre est intégralement chanté en voix claire et la présence d’un orgue hammond lui donne également une coloration très progressive 70s. Voilà clairement un titre qui va diviser les fans, personnellement je le trouve magnifique et la voix de Mika n’en finit pas de m’abasourdir. Je réécoutais Morningrise il y a peu, et bien on dira ce qu’on voudra mais les progrès vocaux accomplis par ce grand Monsieur sont réellement impressionnants. Le fossé est énorme.

Les autres titres mélangent avec bonheur l’agressivité du death opethien, avec ses influences progressives et passéistes. Même si l’on parlera davantage d’un affinage du style si caractéristique du groupe plutôt que d’une révolution, c’est tout de même la première fois que l’on a droit à de la voix claire sur des blasts sur l’excellent « The Lotus Eater ». C’est aussi la première fois que j’ai parfois l’impression d’entendre du Dire Straits sur certains passages de guitare comme le début de « Hession Peel ».
Puisqu’on parle de guitare, soulignons que le remplaçant de Lindberg ne nous fait pas une minute regretter son prédécesseur, vue la virtuosité de son jeu et de ses parties de guitare.

Bref, sans aller jusqu’à qualifier cet album de « meilleur album du groupe » (la concurrence est rude face à des My Arms, Your Hearse, Blackwater Park ou Deliverance), il faut quand même dire qu’avec des bombes atomiques comme « Heir Apparent », « The Lotus Eater », ou « Hessian Peel » et sa brusque furie (sans parler des 2 titres plus soft déjà évoqués) , le groupe n’est pas loin d’être au sommet de son art. Il n’y a vraiment que « Porcelain heart » qui me paraisse un ton en-dessous du reste, surtout à cause de sa mélodie un peu trop facile et évidente (c’est d’ailleurs probablement les mêmes raisons qui ont poussé Roadrunner à choisir ce titre comme premier single, illustré d’ailleurs une fois de plus par un clip un peu moisi).

Vous l’aurez compris, j’adhère à 100% à ce nouvel album des suédois, qui les remet bien à leur place c’est-à-dire au top des groupes de métal européens…

A noter que l’édition limitée de l’album –qui sort heureusement cette fois en même temps que l’édition classique- contient trois titres supplémentaires : « Derelict Herds », un très bon titre inédit qui n’aurait pas démérité sur l’album, et deux reprises correctes. « Bridge of Sighs » tout d’abord, une reprise de Robin Trower (un guitar hero anglais des années 70) qui fleure bon le blues, et « Den Ständiga Resan » une gentille reprise de Marie Fredriksson (une artiste folk suédoise) chantée en suédois. Malheureusement aucune trace de la 3ème reprise pourtant enregistrée par le groupe, « Would? » de Alice in Chains

  1. coil
  2. heir apparent
  3. the lotus eater
  4. burden
  5. porcelain heart
  6. hessian peel
  7. hex omega
  8. derelict herds (bonus track)
  9. bridge of sighs (bonus track)
  10. den ständiga resan (bonus track)
krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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7 Commentaires

  1. OYC says:

    pour ma part je trouve qu’il en fait un peu trop avec la voix, qui bien qu’assez réussie dans l’ensemble, me laisse plus moqueur qu’agréablement surpris.
    Ce qui m’a littéralement mis sur les genoux c’est Per et son jeu absolument ahurissant d’intelligence. Ce mec utilise son clavier comme peu savent le faire! Le boulot rythmique aussi est bien plus présent sur cet album, tout comme le travail sur les lignes de basse, qui seraient presque à rapprocher à celle de DeFarfalla par moments.
    Je reste sur Still Life comme mon number one :)

  2. Noohmsul says:

    Grand fan d’Opeth, je suis un peu déçus par cet album, la voix a perdu de son charme, et la musique est loin d’être aussi intense et profonde qu’avant. Malgrés quelques bons titres je reste vraiment sur ma faim, c’est un bon album mais un Opeth moyen (mais je vais le réécouter on sait jamais…)

  3. jonben jonben says:

    En lisant la chronique, des riffs de l’album me viennent à l’esprit, en particulier de « Hessian Peel », morceau complexe en perpétuelle évolution qui vaut à lui seul l’écoute de l’album.

  4. ribs says:

    Les suppléments de la version limitée, c’est que du bonheur !
    Opeth est toujours là !!!

  5. Tim says:

    C’est beau, c’est grand, c’est majestueux, c’est magnifique !!! Tain Opeth c’est magique !
    L’album de l’année pour moi (avant que le prochain Darkane sort !!!) ;-)

  6. LPA says:

    Grand fan d’Opeth, j’aime beaucoup cet album mais après les premiers moments d’extase je suis un peu retombé. Cet album est très bon, mais ce n’est clairement pas le meilleur de la carrière du groupe. En revanche, il a clairement sa place et aucun autre album de saurait le remplacer. Le travail sur le son est intéressant, il y a vraiment une touche vintage qui se dégage sur le rendu global. Au final je n’ai qu’un seul regret : que l’album ne soit pas plus violent !

  7. Monster says:

    Outch cette chro me rapelle que j’ai acheté l’album en juin, environ en même temps que le dernier Judas Priest et toujours pas écouté le dernier album d’un de mes groupes préférés (j’ai une pile d’albums acheté toujours pas écouté qui monte jusqu’au plafond, dont certain acheté il y a plus de 2 ans), faut que je remédie à ça !!

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