Pachydermique offrande que ce Despoilment Of Origin qui donne à la finesse toutes ses lettres de noblesse… dans d’autres phrases et à d’autres occasions, loin de ce contexte.
On doit se rendre à l’évidence Sarpanitum a sorti sa massue, son tractopelle et organise pour pratiquement le prix d’une visite à Eurodisney des séances particulières de démolition à répétition à domicile et chacun peut en profiter, pas besoin de remettre une pièce après chaque titre, un bon coup de pied au cul du juke box devrait suffir, et à voir comme c’est parti je crois bien qu’on va le saigner…
Le Death que pratique Sarpanitum trouvera chez les amateurs du genre, ainsi que chez les amateurs de death de la scène brutale des années 90 un écho très favorable.
On retrouve un peu du vintage de la sature granitique, de la poudre à rouille et de l’élan riffesque des scènes californiennes et floridiennes, de quoi se péter la nuque me direz vous, ce à quoi je répondrais oui et pas seulement.
Car Despoilment Of Origin surprend aussi par son caractère très moderne, complètement raccord avec son temps, on ne subit pas l’anachronisme qui aurait peut être gaché un peu de la personnalité de l’album, on déguste juste avec un certain étonnement lors des premières écoutes ces salves et ce son caractéristique du groupe qui parcourt le disque de bout en bout.
Un son écrasant de dix pieds de long, le mix des guitares et l’espace 3D est optimisé pour donner de l’ampleur à toutes les compos et donne un cachet assez unique à l’ensemble, ajoutez à cela un ravinement et un étouffement digne d’un Suffocation à une expressivité et une énergie proches d’un Morbid Angel le tout passé à la sauce éponyme d’un shriek black sur certains appels au chaos des anglais.
Le fond sonore et décor du disque est rempli par la fréquence de la friture des saturations des guitares, placées en retrait; l’effet est assez intéressant puisqu’il permet d’appuyer le côté très sec de la section rythmique par un effet doplling assez consistant et une mécanique suspensionnelle très cotoneuse du fait de l’utilisation de delay dans le traitement du son, ce qui donne un côté très expansif à cet écho sourd qui émane de l’abrasif brûlot, en gros : flingage.
Une fois n’est pas coutume, Sarpanitum nous vient d’Angleterre, pays qui compte outre son excessif penchant pour le Death une véritable passion pour l’Histoire avec un grand H, c’est acquis, car la nature de la culture anglaise pousse à aller chercher par delà le cricket et le thé, de véritables bases pour les terrains d’exploration les plus exotiques et improbables, c’est aussi pour cela qu’ils roulent à gauche comme tout bon Chypriote qui se respecte.
C’est donc dans cette optique, à l’instar de certains de leurs collègues qu’on n’aura pas besoin de citer, que Sarpanitum pratique un mesopotamian true death metal des dunes (cette fois) avec un retour digne d’un fusil à pompe, les rytmiques écrasantes frappent implacablement, la mitraille des riffs à tout du déjà culte, les quelques solos tirent leurs épingles du jeu à de rares détours d’oasis, de toutes façons Sarpanitum n’est pas venu faire une démonstration technique il y a un côté austère qui sied bien à leur musique, ne pas croire pour autant que le disque n’est pas technique là aussi y a du retour mais c’est plus effacé pour agir en véritable opération coup de poing; on notera les effets mélodiques comme sur la petite encartade « Dusk over Assyria » intro d’un « Cur Defilement » bien assourdissant et orientalisant ou comme sur la très généreuse « Provocation of an Eternal odium » et sa semi léthargie, des effets théatraux très bien mis en place, avec un petit côté black pas pour déplaire, qui donneront un peu d’air à l’enchaînement des titres et permettront un nivellement de personnalité pour chacun d’eux.
Il en résulte donc un disque entre le grind et sa facture underground avec un cachet très singulier et un death un peu plus « mainstream » très puissant, pensez aux derniers Immolation par exemple, avec en plus un côté monolithique pour ajouter à la charge brutale, mais d’une efficacité sans borne, tout cela témoignant de l’énergie de ce disque mais aussi des saveurs qui tirent vers le black sans qu’on tombe cependant dans le dark occasionnel.
8 compos pour faire chialer mamie d’un death métal intensif aux sonorités légèrement orientalisées, c’est le programme en gros. Pas mal claqueront en route aussi je pense.
Vous vouliez quelque chose de frais pour fêter le printemps, un petit truc qui flingue et pulvérise vos tympans, les 4 de Birmingham se feront une joie de s’occuper de vous. Un album qui a toutes les qualités pour devenir un must du genre voire un disque culte chez les amateurs de sensations exotiques, un dynamiseur de playlist hors paire.
N’allez seulement pas croire que cet album ressemble dans la forme à la dernière offrande de Melechesh, vous feriez fausse route, attendez vous à laisser planer le spectre du Corpse dopé aux loukoums au-dessus de vos têtes, pour le reste vous pouvez y aller, ça attaque velu. Venez accueillir le monstre, il débarque en ville! Dans le genre, Despoilment Of Origin est une excellente surprise venue d’outre manche.
Je suis loin d’être un expert du death, mais j’accroche un maximum à cet album très brutal. Ca m’évoque beaucoup Nile, même si c’est un peu moins démonstratif (tout en restant bien technique). Belle découverte Guim!
Nile c’est la toile de fond c’est clair,incontournable si on se réfère à la démarche;Sarpanitum tire son épingle du jeu grace à un son qui modelle bien son approche du genre.Au passage je vois que même après m’être relu 2 fois y a encore des fautes,quel glandu quand même :|
Les fautes s’affaissent quand elles se fondent dans la graisse.
Ce groupe est bon. Mieux, il est très bon!
Et il faut arrêter avec Nile. Quand vous rendrez-vous compte que Nile c’est nul. Na.
OYC
Je ne suis pas fan ultime de Nile non plus,juste que quand même il faut leur accorder le fait que dans leur créneau ils ont le statut de patriarche surtout quand on voit Sarpanitum coller avec un mesopotamian style de derrière les fagots,en matière de son y a pas photo je préfère sarpa,en matière de rifferie acerbe un peu plus Nile,mais sur l’ensemble je trouve que sarpa a un truc qui me plait plus,bref une belle cure de jouvence à la back to the future cet album.
Des potes à Melechesh ?? Ouaip ben avec un nom de groupe comme ça en tout cas…. bon bref ne nous moquons pas… ça a l’air fichtrement interessant…
Même si je comprends pourquoi Guim a cité Melechesh dans la chronique, il n’y a vraiment qu’un rapport très lointain entre les 2 groupes (ce qu’il explique dans sa chronique). Là c’est tout simplement du brutal death grande classe.
Apparemment Sarpanitum est le nom d’une déesse associée à la sagesse chez les babyloniens,oué ok ça change rien,c’est pas top comme nom,Marduk ça claquait plus,mais c’était déjà pris