À l’heure où Dream Theater sort son neuvième album et négocie sans doute un tournant important dans sa carrière, son mentor, le trio canadien de Rush, poursuit son petit bonhomme de chemin, défiant le temps et les épreuves, et nous offre, cinq ans après Vapor Trails, son 18ème album en 33 ans de carrière. Qui dit album dit tournée et rien que le fait que ce Snakes And Arrows soit le prétexte à un retour de Rush pour des concerts en Europe, seulement trois ans après la tournée de son trentième anniversaire, devrait nous remplir de joie, même dans le cas d’un disque moyen. Mais de disque moyen il n’est pas question cette fois-ci, car Rush vient ni plus ni moins que d’ajouter un nouveau joyau dans la collection déjà fournie qu’est sa discographie.
Ce nouveau disque nous offre un condensé de toute la classe que peut avoir le trio canadien lorsqu’il est touché par la grâce, même sous la pression. Dès le premier titre, le single « Far Cry », on retrouve tout ce qui a fait le succès de Rush : rythmiques complexes et groovy, basse ultra présente, harmonies de guitares travaillées sur lesquels vient se poser la voix si reconnaissable de Geddy Lee, comme un vieil ami qu’on n’aurait pas vu depuis longtemps mais qu’on serait heureux de retrouver.
Le disque est très varié, et il saute aux yeux que le groupe a pris plaisir à expérimenter (y compris au niveau de la production, assurée par le très actuel Nick Raskulinecz – Foo Fighters, Velvet Revolver, Stone Sour – ce qui confère à l’album un son très moderne). Pour faire un rapide inventaire, on trouvera donc sur ce Snakes And Arrows des mélodies entêtantes (« The Larger Bowl », « Far Cry », « Good News First »), deux instrumentaux très inspirés (« The Main Monkey Business » et « Malignant Narcissism »), et bon nombre de riffs de guitares – électriques et acoustiques , voir les deux mêlées – à faire taper du pied ou à faire tirer des larmes de plaisir.
Comme de coutume, Geddy Lee et Neil Peart s’en donnent à cœur joie pour les mesures compliquées et les contretemps, mais le groupe ne perd jamais de vue qu’il compose avant tout des chansons et ne se perd jamais dans la surenchère ou le style trop pompier. Encore une grande leçon de rock progressif et plus généralement d’élégance à l’état pur. Que votre carrière soit la plus longue possible, on en redemande !
- far cry
- armor and sword
- workin’ them angels
- the larger bowl
- spindrift
- the main monkey business
- the way the wind blows
- hope
- faithless
- bravest face
- good news first
- malignant narcissism
- we hold on
Des groupes qui pondent des disques aussi bon après + de 30 ans de carrière ça ne court pas les rues. Rien à jeter, encore un très bon disque de ce groupe exceptionnel !