Il en impose le norvégien, avec sa carrure de viking, ses tatouages et ses lunettes à la Klark Kent. On se demande même ce qu’il pourrait bien nous jouer, armé de sa 12 cordes acoustique, son bottleneck et ses onglets en métal. Depuis plus de 10 ans le malabar délivre seul, un blues-folk avec l’énergie d’un groupe au grand complet. Il s’est même fait une spécialité dans la reprise de standards du hard et du rock mais façon Bjorn. Ainsi, lors de ses différents albums – outre ses compos perso – on a pu le voir s’attaquer à des titres comme « Give it away », « N.I.B », « Ace of Spade » ou encore « Heartbreaker » (doive-je vous faire l’offense de citer les groupes à l’origine de ces tubes ?)
Si Bjorn n’a plus rien à prouver quand à l’énergie qu’il est capable de délivrer, avec son nouvel album il nous présente une nouvelle facette de lui-même. En premier lieu il s’adjoint les services d’un violoniste ainsi que d’un percussionniste, des instruments qui apportent une certaine fraîcheur à la musique du nordiste. Ainsi l’ajout du violon apporte une petite touche folk européenne, sans toutefois se rapporter à un folklore facilement identifiable géographiquement parlant. Sur l’instrumental « Skijumper » il se crée alors une immense mélancolie qui n’est pas sans me rappeler la musique des finlandais de Tehni. Sur « Theses streets » il en résulte une émotion qui déborde d’intensité où Bjorn prouve avec sa voix profonde et grave qu’en plus d’être un musicien hors pair, il est aussi un excellent chanteur. Sa reprise du « Drifting blues » de Charles Brown, brumeuse et humide, nous ramène en revanche au fins fonds du Delta du Mississippi et nous laisse penser que dans une autre vie, Bjorn devait être noir américain.
Mais Fretwork regorge aussi de titres groovy comme « Zebra » ou « Killing Floor », qui montrent le Bjorn Berge (prononcer Bergué) que l’on connaît bien. Et l’on pourra aussi s’extasier sur son jeu incroyable lors des tours de force que sont « Fretwork » et surtout « Mountain Boogie » malgré le fait que ce soit le titre qui sonne le plus country. Deux morceaux qui dépassent la simple démonstration technique et gratuite en proposant de réels rythmes et mélodies.
Avec Fretwork, il se pourrait bien que Bjorn Berge ait sortit son album le plus abouti à ce jour. Peut-être enfin la voie de la reconnaissance… Ceux qui l’ont déjà vu sur en concert ne pourront qu’approuver. La scène étant une évidence pour ce show-man qui n’a pas son pareil pour mettre le public dans sa poche.
- crazy times
- these streets
- fretwork
- drifting blues
- zebra
- skijumper
- killing floor
- endless
- mountain boogie
- travelling song
- you’re so fine
- paris