Retour de Bleeding Through, après le médiocrissime The Truth. Autant les deux premiers albums, sans laisser des souvenirs impérissables avaient pu faire bonne impression autant cette horrible galette avait fait retomber rapidement le soufflé. Le chant clair générique venait en effet systématiquement affadir et rendre complètement mielleuses toutes les compos de cet album raté.
C’est donc sans aucune attente positive que j’en étais à appréhender ce nouvel album des américains produit par le grand Devin Townsend.
“Tonight we dine in hell !” nous prévient Léonidas (pas le vendeur de chocolats belges non), le héros du film 300 après une gentille intro symphonique aussi dispensable que courte. Et puis on rentre dans le vif du sujet avec le titre éponyme, « Declaration ». On lève un sourcil, circonspect… Tiens ils sont énervés les petits gars. Mais méfiance, car on va certainement voir surgir du coin du bois, notre bon vieil ami le chant clair pourri… Et bien non, pas du tout, les titres passent, et l’on réalise vite que le groupe garde le pied sur l’accélérateur tout du long, et que les rares passages en voix claire sont cette fois bien gérés, et suffisamment discrets et rares pour passer comme une lettre à la poste. Même un titre comme « There Was a Flood » qui fait croire à l’auditeur l’espace d’1 min 20, qu’il va avoir affaire à une saleté de balade insipide, se métamorphose rapidement en titre furibard à la mélodie redoutable, et ce malgré la présence de voix claire (mais réussie !). Bon allez histoire d’avoir un truc à redire, le chant clair est quand même encore un peu moisi sur « Death Anxiety »…
Pour ceux qui ne connaissent pas, le groupe propose donc toujours un metalcore agressif sur lequel viennent se poser les nappes de synthés de la délicieuse Marta, donnant une coloration un peu gothique voire black metal symphonique (pensez à Dimmu Borgir, comme sur « French Inquisition ») aux compositions du groupe. Cette intervention de clavier n’est pas lourde (tout juste légèrement pompeuse quand même sur « Sister Charlatan » ou malvenue et ne se situe pas trop en avant dans le mix, sans compter qu’elle n’est pas omniprésente (voir le titre « Seller’s Market » hardcore direct et sans fioriture).
Brandon a quant à lui retrouvé son agressivité et ses burnes, le bougre ayant enfin décidé d’arrêter de se ridiculiser avec son chant clair déplorable. Bien lui en a pris, on ne peut que l’en féliciter, car désormais, la plupart de ses interventions en chant non gueulé sont mélodiques mais rauques dirons-nous, et cela fonctionne très bien (cf « Orange County Blonde and Blue » par exemple).
La production de Devin est puissante, étonnamment peu signée de la patte du Monsieur, très calibrée diront certains, mais il faut reconnaître qu’elle est particulièrement bien adaptée au profil des titres de Bleeding Through.
Ce Declaration qui ne connaît que peu de temps mort (l’intermède « The Loving Memory of England ») est plutôt une bonne surprise d’autant plus qu’encore une fois, on n’en attendait pas le quart. Il reste toutefois que l’on peut douter de la durée de vie d’un tel album, aussi direct et digérable qu’un bon gros big mac. Les amateurs de burger music, ou de metalcore burné devraient tout de même apprécier.
Rien d’exceptionnel donc, mais une bonne surprise quand même au final !
- finnis fatalis spei
- declaration (you can’t destroy what you cannot replace)
- orange county blonde and blue
- germany
- there was a flood
- french inquisition
- reborn from isolation
- death anxiety
- the loving memory of england
- beneath the grey
- seller’s market
- sister charlatan
Bon album pas transcendant non plus mais ca passe bien j’ai été plus impressionné sur l’album precedent
Je suis sûr qu’il se vendra moins bien que le moyen « The truth » qui incluait les bons passages émo-gothique que la jeunesse américaine plébiscitait à ce moment-là..bien que j’adorais « For Love and Failing »..je trouve par contre bien avisé d’avoir fait appel à Townsend qui s’entend surtout sur les arrangements de synthés beaucoup mieux intégrés (Germany et son côté grandiloquent). La hardcore frôle avec le black sans en avoir les inconvénients et la rythmique se distancie des mosh-part hyper prévisible en adoptant un style + extrême (proche du thrash). La perle se nomme « Orange County Blonde & Blue » avec un refrein devastateur bien servi par le synthé. 17/20 pour ma part….