Bleeding Through - Nine | Eklektik Rock

Sommes-nous en train de revivre le début des années 2000 ? Entre les récents retours en live de The Dillinger Escape Plan et Poison The Well, le fait que des groupes comme Final Resting Place « worshippent » les origines du metalcore et maintenant le retour d’entre les morts de Bleeding Through, on se croirait dans une faille spatio-temporelle. Etant passée chez Trustkill et Rise Records, c’est désormais chez les très prolifiques Sharptone Records, que la bande à Brandan Shieppati officie.

Le groupe d’Orange County a été formé en 1999 et vingt-six ans plus tard, on le retrouve quasiment intact avec de récents mouvements de line-up seulement du côté des deux guitaristes, mais pour le reste l’armature du groupe est presque la même qu’en 2002. Une longévité faisant que l’on a ici un Nine marchant pas mal dans les traces de ses prédécesseurs.

Le metalcore du groupe rehaussé de claviers aux accents symphoniques est immédiatement reconnaissable dès l’entame de « Gallows ». Du genre massive mais contrastée par un refrain mélodique, la recette de Bleeding Through n’a pas trop changé… ah si, peut-être un peu sur le refrain un poil trop pompeux à mon goût. Un défaut (pouvant aussi ne pas en être un si les harmonies/refrains clean vous plaisent) que l’on retrouve donc fréquemment sur ce nouvel album, renforçant le côté grandiloquent des compos, notamment lorsque c’est la claviériste qui s’en charge (comme sur « Lost In Isolation », où l’on retrouve d’ailleurs God Forbid en invité).

Mais à côté de ça, le groupe sonne toujours aussi « rouleau-compresseur » entre ses breakdowns destructeurs et son aspect « blackened » très convaincant (le monstrueux « Our Brand Is Chaos » où l’on ne retrouve aucun chant clean), avec force blastbeats, sonnant parfois du côté d’un Cradle Of Filth (version metalcore s’entend) comme sur « Hail Destruction ». Outre God Forbid, le groupe a invité quelques illustres collègues: Shadows Fall (dont le retour sur album est apparemment imminent) sur « War Time » et, plus surprenant, Comeback Kid sur « I Am Resistance ».

N’étant plus trop client de ce genre de metalcore trop calibré et un poil écoeurant, mon ennui s’intensifie malheureusement au fil des titres malgré leur toute puissance. Sont donc visés ici les amateurs du groupe tant ce nouvel album sonne comme du Bleeding Through d’avant, à la fois intense et catchy comme un gros film d’action.