Rorcal – Monochrome

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Style: doomcoreAnnee de sortie: 2008

Une chose est certaine, les petits gars de Rorcal ne sont pas du genre à se tourner les pouces, car après avoir sorti un split avec Kehlvin (Ascension), ainsi que leur premier album (Myrra, mordvynn, Marayaa) dans le courant de l’année dernière, ils ont encore trouvé le temps de s’associer à divers musiciens et de faire appel à un réalisateur afin de mener à bien ce projet atypique qu’est Monochrome.
Accompagné par Alex Müller (Equus) aux claviers et aux samples, Michael Borcard (Lilium Sova, Jammingroove, Najavibes) au saxophone, et par la voix cristalline de Sydney Pham, le combo genevois nous a concocté un morceau d’un peu plus d’une demi heure, qui propose de nombreuses transitions et alterne les atmosphères – comme c’est souvent le cas dans ce genre titre fleuve –, ce qui devrait ravir les amateurs du genre, tout comme les fans du groupe.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, je tenais juste à signaler que le court métrage réalisé par Laurent Cupelin est disponible via internet (www.rocal.com), et se « débloque » grâce au code gravé sur le boîtier du CD. Cet aspect visuel de l’aventure vous propose de découvrir une partie de la région genevoise à pied, en voiture, mais aussi d’embarquer pour une petite escapade sur le lac Léman. Bon, ça ne se passe pas exactement dans cet ordre, mais ce n’est pas grave. A travers une réalisation presque entièrement en noir et blanc et une mise en scène très bien pensée, ce mini film s’avère fort sympathique et mérite le coup d’œil.

Pour ce qui est de l’aspect musical, Roral reste fidèle à lui-même et nous propose une longue complainte qui se divise en plusieurs étapes, enchaînant accalmies, montées en puissance, et décharges de distorsion, sur fond de rythmiques plombées. Le schéma classique diraient certains, et ils n’auraient pas vraiment tort. Toutefois, l’éventail des sonorités explorées grâce à l’intervention des musiciens additionnels vient donner un bon coup de boost au tout, et permet au groupe d’approfondir les reliefs de sa musique, ainsi que son impact.
En effet, si le saxophone de Michael confère une atmosphère assez jazzy lors des passages calmes, il est aussi mis à contribution lorsque le groupe durcit le ton, renforçant ainsi le côté angoissant et malsain du morceau. Agrémentant son jeu de différents effets (wah-wah, delay), le saxophoniste se greffe à merveille aux autres musiciens, et apporte une fraîcheur des plus agréable.
Jouant avec nos nerfs et nos émotions, Sydney nous offre quant à elle une prestation d’excellente facture, oscillant en chant cristallin et susurrements inquiétants qui viennent donner la réplique à Junior, qui possède toujours autant de coffre.

Avec Monochrome, le groupe est bien loin de se réinventer, mais arrive tout de même à tirer son épingle du jeu, notamment grâce aux musiciens invités à collaborer sur ce titre. En effet, si l’on retire les nappes de claviers, les parties de saxophone, et le chant féminin, on se retrouve avec un titre certes bien exécuté, mais d’une banalité assez frappante.
Je n’irai pas jusqu’à dire que cet EP ne s’adresse qu’aux inconditionnels du groupe, mais il est certain que si Rorcal n’a jamais été votre tasse de thé, et bien, ce n’est pas avec Monochrome que vous risquez de changer d’avis, car le groupe – et c’est bien là le problème – semble avoir de la peine à étoffer le schéma de ses compositions.
Attention, je ne dis pas que ce titre est une catastrophe, il y a de très bonnes idées et quelques passages bien trippants, mais en ce qui me concerne, c’est peut-être le disque de trop. En seulement trois années, la formation à déjà une discographie bien chargée, et c’est peut-être le revers de la médaille. On ne peut donc qu’espérer que le groupe fera preuve d’un peu plus d’imagination et d’inventivité pour ses titres à venir, car hormis une maîtrise de ses instruments et une puissance sonore indéniable, il risque vite de devenir un groupe parmi tant d’autres, et ce serait bien dommage…

  1. monochrome
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