Kehlvin – Holy Cancer Ep

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Style: post hardcoreAnnee de sortie: 2008Label: Division

A peine trois mois après la sortie de leur split avec Rorcal (Ascension, dont vous pouvez retrouver la chronique sur ce site), mes petits Suisses préférés de Kehlvin sont de retour avec Holy Cancer, un EP/DVD que j’attendais avec une certaine impatience.
Comme le groupe n’aime pas faire les choses à moitié, il vous propose donc de découvrir trois nouveaux morceaux, ainsi qu’un DVD contenant sept titres live enregistrés entre 2006 et 2007 (au VnV Rock Altitude Festival et au Bikini Test), le clip de Red diesel revolver, mais aussi un mini reportage « fait maison » sur l’élaboration et l’enregistrement d’Ascension avec les joyeux lurons genevois de Rorcal. Le tout est présenté dans un très joli digipack concocté par Dimitri Jeannottat (Forceed), qui était déjà responsable du visuel de The Mountain Daylight Time.
Maintenant que les présentations sont faites, entrons dans le vif du sujet et voyons voir ce nous réservent ces trois nouveaux morceaux qui, disons-le d’emblée, ne risquent pas de décevoir les amateurs de la formation.
L’auditeur n’a pas le temps de comprendre ce qui lui arrive lorsque déboule Le barnacle (love will never be enough), qui ouvre les hostilités dans un magma sonore similaire à une tornade ravageant tout sur son passage. La production de Fabien Zennaro (qui n’est autre que le batteur du groupe) n’est d’ailleurs pas étrangère à ce déluge de décibels, et, une fois ce premier choc passé, on se rend alors vite compte que la voix de Yonni a largement gagné en puissance, et n’a jamais véhiculé autant de hargne et de désespoir. Si le titre débute sur les chapeaux de roues, la pression retombe largement un peu avant la deuxième minute, pour se muer en une longue épopée mélodique et aérienne qui fait la part belle à de nombreux arpèges. Après ces quelques minutes de répit, la lourdeur refera progressivement son apparition, pour un final tout simplement terrassant où, là encore, on reste bluffés par la prestation de Yonni qui nous prend littéralement aux tripes.
Comme par souci d’immersion, le groupe a décidé de séparer chacune de ses nouvelles compositions par de courtes plages aux accents ambient / drone, qui, sans franchement être indispensables, apportent tout de même une certaine touche d’originalité et maintiennent une certaine tension durant ces phases de transition.
Retour aux choses sérieuses avec God as a mere intentional object, qui vous propose une facette du groupe plus virulente que jamais, et qui ne laisse s’installer aucun temps mort. Le titre s’articule principalement autour d’un riff simple mais hyper efficace, pour un résultat qui laisse clairement entrevoir la direction que risque de prendre la formation sur son prochain album. Un résultat intense et rentre-dedans à souhait et qui offre un final tout simplement terrassant, dans la lignée du premier album de Norma Jean.
Une vague de chaleur et de bien être envahit l’auditeur lorsque les premières notes de Atheist hope se font entendre. Débutant par une magnifique succession d’arpèges, le titre se fait plus menaçant et mélange parfaitement lourdeur et mélodie (un des gros atouts du groupe à mon avis), pour un résultat tout à fait cohérent. Entrecoupée par quelques passages aériens, la force de frappe du combo gagne en puissance pour atteindre son paroxysme durant les trois dernières minutes du morceau. A ce moment là, l’auditeur n’a pas d’autre choix que de subir les attaques vocales de Yonni, martelées par un riff bien lourd et acéré, qui lui-même est porté par une section rythmique dévastatrice. Avant que le silence ne s’installe définitivement, vous aurez encore droit à un peu de rab avec la dernière plage « ambient » à l’atmosphère assez glauque (comme les précédentes d’ailleurs) et ponctuée par l’intervention du batteur qui enchaîne des paroles pour le moins assez bizarre, que je vous laisse le soin de découvrir.

En ce qui concerne le DVD, vous aurez droit aux trois titres du EP enregistrés durant la prestation du groupe au Bikini Test en 2007, alors qu’il effectuait la première partie de Red Sparowes, ainsi que quatre autres titres enregistrés eux en 2006 dans le cadre du VnV Rock Altitude Festival. Le tout a été filmé par cinq caméras, et monté de façon très pro, même si les nombreux changements de plans peuvent s’avérer assez pénibles à la longue, surtout durant les passages plus calmes. Mis à part ce petit hic, la qualité est au rendez-vous et permet au spectateur de se rendre compte de l’énergie déployée par le groupe durant ses prestations.
Comme je l’ai mentionné plus haut, vous aurez aussi droit au clip Red diesel revolver, qui regroupe principalement des images live, entrecoupées de quelques séquences du groupe en tournée ou dans leur local, ainsi qu’un mini reportage sur l’enregistrement et l’élaboration du split Ascension avec leurs potes de Rorcal.

Si pour beaucoup Kehlvin n’est un groupe de plus parmi tant d’autres, ce n’est clairement pas mon cas. La formation a toujours mis un point d’honneur à proposer quelque chose de personnel, sans jamais s’imposer de barrière, et ce n’est pas ce nouvel EP qui prouvera le contraire. L’évolution – tant au niveau du chant que de la maîtrise des instruments – est flagrante, et ceux qui n’avaient pas vraiment été convaincus par The mountain daylight time risquent bien de revoir leur jugement. Jamais lourdeur et mélodie n’avaient aussi bien cohabité, et c’est d’ailleurs ce qui fait la force du groupe. Maintenant, il ne reste plus qu’à attendre patiemment pour voir ce que nos cinq compères nous réservent pour leur deuxième album, qui est prévu pour le début de l’année prochaine.

  1. le barnacle (love will never be enough)
  2. god as a mere intentional object
  3. atheist hope
  4. atheist hope (live dvd)
  5. god as a mere intentional object (live dvd)
  6. le barnacle (love will never be enough) (live dvd)
  7. albatross (live dvd)
  8. john lemon (live dvd)
  9. frankenstein bis (live dvd)
  10. fat freddy (live dvd)
  11. red diesel revolver (clip vidéo)
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