Depeche Mode – Sounds of the Universe

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Style: Pop électroniqueAnnee de sortie: 2009Label: Mute Records

Et si on commençait cette chronique par une remarque à peu près inutile ? Vous en pensez quoi ? Moi je dis chiche, on se lance : jusqu’à présent (l’énoncé de la remarque à la con commence, faites gaffe), lorsque j’écoutais pour la première fois un album de Depeche Mode, j’avais le sentiment, au bout de 3 titres, que le groupe avait encore trouvé la recette du single qui tue (« Personal jesus » sur Violator ; « I feel you » sur Songs of faith and devotion ; « Barrel of a gun » sur Ultra etc…, et dernièrement « Suffer well » sur Playing the angel).
Et, passé ce sentiment, j’avais l’impression d’avoir affaire à un bon, voire un grand cru des Anglais.
De là l’établissement d’une théorie valant au moins autant que n’importe laquelle des théories, c’est-à-dire pas grand chose, et que l’on pourrait résumer comme suit : meilleur et plus vite arrive le single de tueur, meilleur sera l’album.

Ici, c’est « Wrong » qui est censé attirer le chaland dans les griffes de la bande à Dave Gahan. Et comme c’est le 3ème titre de l’album, c’est à l’aune de celui-ci que je vais pouvoir vérifier la portée de mon hypothèse. Et là, premier constat : on ne peut pas dire que le groupe joue la carte de l’accessibilité, le « Wrong » en question étant un morceau pour le moins noir et musicalement et visuellement (allez voir le clip). Deuxième constat : ce titre est pour le moins noir et plutôt chiant. Entre le phrasé presque hip hop sur le couplet et Martin Gore qui vient faire les chœurs (plaintifs) en fin de morceau, je ne suis pas vraiment convaincu que le cru 2009 sera mémorable.

Pour moi, le véritable single qui donne envie de bouger ses papattes c’est « In sympathy ». Or, devoir attendre le 6ème titre pour commencer à avoir quelque chose de réellement intéressant, c’est mauvais signe. Et puis, à son écoute, difficile de ne pas lui trouver quelque familiarité avec « Precious » (Playing the angel). Encore plus mauvais signe.

Alors vous me direz « In chains et Hole to feed sont quand même de bons titres, non ? ». Et je répondrai : « oui, effectivement, ce sont de bons titres ».
C’est tout.
Ce ne sont pas des tubes et encore moins de futurs classiques du groupes au même titre que « mettez la liste que vous voulez, ce ne sont pas les candidats qui manquent sur les précédents albums ».

Niveau production, visiblement satisfait du travail de Ben Hillier sur Playing the angel, le groupe a décidé de remettre le couvert en 2009. Pour la petite histoire, le type avait trouvé Exciter trop analogique et a plutôt incité le groupe à revenir à des sons plus organiques. Cette « influence » s’est ressentie sur Playing the angel. Elle se confirme avec une particulière acuité sur Sounds of the universe.
Pour notre plus grand plaisir ? Oui et non. Personnellement, je me contrefous que Depeche Mode soit organique, analogique, automatique ou synthétique. Ce qui m’importe c’est la qualité des compositions. Et, pour ce qui concerne ce 12ème album, j’ai un peu l’impression que les nouvelles sonorités sont là pour masquer un manque d’inspiration point de vue songwritting.
Enfin quand je dis nouvelles sonorités, je devrais plutôt dire sonorités un peu inhabituelles pour qui n’écoute le groupe que depuis 1993 (post Violator, en gros). Car c’est un peu le vent du rétro qui souffle sur Sounds of the universe.
Un titre comme « Peace » est, par exemple, à la limite du pénible non pas pour ses sonorités mais intrinsèquement tel qu’en lui-même au niveau de la structure personnelle de son moi interne.

Mais ça n’est pas le pire (on va rapidement passer sur l’anecdotique (et sempiternel) instrumental « Spacewalker ») : les soporifiques « Little soul » et « Jezebel ». Qu’est-ce que c’est que ces merdes ? Je garde à l’esprit que le groupe nous a souvent gratifié de titres pour animer les soirées de maisons de retraite mais là on atteint des sommets.

Le salut aurait pu venir de « Fragile tension », « Miles away », «Perfect », « Come back » ou « Corrupt » mais il manque quelque chose pour en faire d’excellents morceaux : trop linéaire, pas assez dynamique, trop propre, refrain un peu trop facile ; les griefs ne manquent pas.
Alors la question qui se pose en guise de conclusion est la suivante : aurais-je plus apprécié cet album si ma théorie avait été différente ?
Bien évidemment que non, naïfs que vous êtes, puisque j’ai établi mon postulat après avoir conclu que cet album était l’un des plus faibles de la discographie du groupe ! C’est un procédé assez honteux mais pas vraiment indigne de cet album.

  1. in chains
  2. hole to feed
  3. wrong
  4. fragile tension
  5. little soul
  6. in sympathy
  7. peace
  8. come back
  9. spacewalker
  10. perfect
  11. miles away
  12. jezebel
  13. corrupt

Chroniqueur

Darkantisthène

Il est né, il a chroniqué, il est mort, aurait pu dire Heidegger si... j'étais mort, si Heidegger était vivant et s'il s'était intéressé à ma prose autant qu'à celle d'Aristote. Et il n'aurait pas été à une connerie près le père Martin parce qu'avant de chroniquer, et après être né, figurez-vous que j'ai vécu ; et écouté de la musique.

darkantisthene a écrit 276 articles sur Eklektik.

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10 Commentaires

  1. krakoukass Krakoukass says:

    Pas d’accord… sur « Wrong » que je trouve excellent! Et c’est bien le seul morceau qui le soit sur cette galette pour le reste bien chiante et effectivement très faible au regard des grandes oeuvres passées des anglais… Un album à oublier rapidement, et auquel je préfère personnellement largement le dernier album solo de Dave Gahan, « Hourglass » (notamment grâce au monumental single « Kingdom »).

  2. kollapse says:

    Je pense aussi que ce n’est pas un DM majeur mais un bon cru néanmoins. Quelques bons titres sont à repérer, tels « little soul », « hole to feed », come back » ou encore « corrupt ». J’aime beaucoup moins l’autre single « peace » (pouah) ainsi que la fade « in sympathy » et le trop classique single « wrong ». En résumé, du bon mais pas de l’indispensalbe.

  3. darkantisthene says:

    putain t’as aimé little soul ?! c’était pour accompagner une partie de fumette non ?

  4. Bernard says:

    Effectivement bien plus proche d’albums comme A Broken Frame que de leurs albums les plus connus. Bon album pour ma part.

  5. kollapse says:

    Même pas ! Mais en fait c’est pas un des titres que je préfère, j’aurais du citer aussi « perfect » qui est un bien joli titre. D’après ce que j’ai compris, DM sortira encore un ou 2 albums puis bye bye…Enfin il y aura encore quelques tournées de stades avant :-)…

  6. burn says:

    Il faut persévérer un peu, et cet album se révèle au fur et à mesure, ilest un peu trop new-age à mon goût mais on y trouve de très bons morceaux notamment « Hole To Feed », « Come Back » et « Wrong » que je trouve imparable.

  7. darkantisthene says:

    prétendre apprécier DM sans savoir qu’il faut plusieurs écoutes pour que chaque trésor puisse se dévoiler serait pure folie. Pour ma part, je l’ai écouté une bonne vingtaine de fois sur plusieurs semaines pour laisser mûrir et rien ne ressort comme étant réellement imparable. La teneur générale est meilleure que celle d’exciter (pas vraiment apprécié des fans) mais ce dernier contient de réelles pépites contrairement à ce SOTU.

  8. Nocturnalpriest says:

    Je trouve cette chronique bien sévère. Peut-être parce que j’aime DM depuis bien avant Violator et que je retrouve dans certaines sonorités les amours de ma jeunesse, un esprit nettement plus eighties et léger que sur le disque précédent (un des meilleurs du groupe toutefois). Je suis en total désaccord quand tu dis que DM est organique, c’est justement ici que se fait le grand retour à l’analogique, pour preuve le ridiculement jouissif morceau « peace » qui évoque la période « a broken frame » de 1982 !!!
    Donc oui, y a plein de moments un peu grotesques et qui resteront incompris pour les fans inconditionnels de « songs of faith and devotion », D’où le fait que ce disque divisera probablement toujours les fans de DM. Je suis d’accord pour dire que Jezebel est une merde, Gore retrouve son niveau branlant des années 80, oscillant entre le pire et le meilleur (il avait chié de belles merdes comme « it doesn’t matter » et j’en passe).
    Après je trouve que Corrupt est un excellent titre. Hole to feed est LE tube de l’album, en 2ème place svp. Wrong, bof bof effectivement mais passe sans soucis. Sinon le reste est fort sympathique et varié (hormis cet instrumental pathétique qui a le mérite de me faire sourire à chaque fois).
    Je trouve que ça fait très « music for the masses » des années 2000, surtout que comme ce dernier, il a la lourde tâche de succéder à un des disques les plus sombres et les meilleurs de leur discographie (Black Calebration – Playing the Angel).
    Un des pires DM ? Et que penser de construction time again alors ? Ou speak and spell ? ça c’est vraiment des merdes ! Là on est en présence d’un disque agréable, varié, sans complexes. J’aime beaucoup et je reste fidèle à mes chouchous.

  9. darkantisthene says:

    Voilà un commentaire bien argumenté, merci.
    Je suis totalement d’accord sur les albums merdiques que tu cites, j’avoue ne même pas les considérer quand je dois avoir un point de mire pour l’analyse d’un album. Je vais même plus : loin tout ce qui est ante violator m’ennuie.
    Concernant l’aspect analogique, je n’ai fait que reprendre une interview du groupe, personnellement je ne me serais même pas amusé à examiner cette question ; c’était juste pour mettre en avant le fait que ce qui m’importe c’est la qualité des compositions.
    Par contre je ne trouve pas que PTA soit un des plus sombres de la discographie du groupe mais c’est un détail.

  10. 1ternot2baz says:

    Je me suis jamais focalisé sur ce groupe. Je dois pas être à la mode ! Faut que je me dépèche d’y remedier.

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