Après un énorme premier album Funebrarum s’était éclipsé, il était néanmoins revenu à diverses occasions assiéger nos esgourdes de quelques méfaits sympathiques.
Le retour le plus marquant avait été ce split plus que consistant, Conjuration of the Sepulchral avec un groupe suédois qui n’avait plus donné signe de vie depuis un bail, j’ai nommé Interment. En dehors de ça, silence radio, jusqu’à ce The Sleep of Morbid Dreams arrivé au printemps dans la charette des américains du New Jersey et d’ailleurs pour marquer le coup, on retrouve sur le disque un titre issu de ce split j’ai nommé : »Grave Reaper », réenregistré pour l’occasion histoire de bien faire les choses.
Ce qu’il y a d’étonnant avec ces américains en dehors du fait de pratiquer un death à réveiller un cadavre et le faire danser sur son sarcophage c’est d’emblée leur amour pour la scène suédoise, on aura beau faire le tour de la question, on sent la révérence.
Du symptomatique growl de possédé et de la splendeur des atmosphères décharnées, Funebrarum tire la quintessence du genre en éclairant sa sépulture avec les armes barbares de son talent.
L’attaque est brutale, les riffs claquent avec une immédiateté telle que les dommages collatéraux s’ils venaient à apparaître seraient justifiés comme des choix tactiques étudiés sur le terrain.
Et ce sont d’épaisses chapes de plombs qui viennent continuellement renouveler le propos pernicieux des alchimistes de cette brocante du vice à ciel ouvert.
On mâtine les effets de voiles adipeux et on porte le tout avec des amorces de double grosse caisse pour réfléchir l’indolence de ce métal qui catapulte ses effluences comme la maladie ses miasmes pendant une saine pandémie.
C’est finalement le service simple et efficace, sans cette envie de brouiller les pistes qui donne un impact certain au disque, un death old school, qui allierait l’atmosphérique morbide d’un Grave ou d’un Necrovation à la foi de boucher d’un Incantation qui serait dans un trip existentialiste.
Si les couteaux et les masses sont de sortie, les américains n’oublient pas cependant de rendre le plaisir plus aigu avec quelques touches mélodiques diffuses pour l’assaisonnement, un titre comme « Nex Momentum » entre parfaitement dans cette optique, même si son appétit nécrophage irradie ses saturations de brutalité fondatrice il n’oublie pas de tempérer son climat pour asseoir son environnement propice au cauchemar éveillé.
The Sleep of Morbid Dreams est clairement un gros morceau de barbac servi pour le barbecue des aficionados de viande rouge. Un nappage bien gras et de la volonté à faire suer la scène pour clore les débats. Une bien belle déferlante.
http://www.youtube.com/watch?v=nB00hBmBkWU