The Zenith Passage fait partie de ces groupes ayant débuté en mode deathcore (Cosmic Dissonance, EP datant de la grande époque Myspace, 2013) pour ensuite muter vers des envies death technique et progressives affirmées sur Solipsist (2016). Perturbé comme tout un chacun par une certaine pandémie, le groupe californien a connu une énorme revue d’effectifs puisqu’il ne reste désormais que Justin McKinney (ex-The Faceless – guitare/backings) comme membre d’origine, les nouveaux venus étant aussi d’anciens The Faceless comme Brandon Giffin à la basse (qui officie aussi en live avec Cynic) et Derek Rydquist (John Frum), complété par le second guitariste Christopher Beattie (Dreamer). Vous aurez noté qu’il n’y a actuellement plus de batteur, le dernier en date Matthew Paulazzo (Aegaeon) étant déjà parti. Voilà pour les présentations, passons à ce Datalysium, leur second album…
… au story-telling valant son pesant de cacahuètes: « Imaginez si Necrophagist et Meshuggah étaient mariés, et que Cynic et Extol étaient mariés, puis qu’ils allaient quelques années après à une « swingers party » (autrement dit, une « soirée d’échanges ») pour pimenter leurs relations avant de devenir régulier. De ça, ils ont un enfant tous ensemble dont personne ne connaît le père biologique, ce qui est cool pour la garde partagée (co-parenting). Cet enfant grandit, devenant fan de David Lynch, Ridley Scott et de film noir. Puis il va en école de cinéma pour quelques années mais la quitte car il préfère jouer de la music synthétique, mais termine ruiné et SDF. Datalysium serait cet enfant. »
Dès « The Axiom Of Error », on retrouve donc bien les influences annoncées, le death version progressif et technique ultra imposant du groupe (avec énooorme voix) se parant d’une atmosphère froide mais captivante, notamment par son solo. Mais c’est vraiment « Algorythmic Salvation » qui vient lancer cet album, proposant là un titre marquant par sa renversante technique (avec une basse bien audible) et à la rythmique réglée au millimètre. « Lexicontagion » viendra ensuite avec les mêmes velléités mais proposera à mi-chemin une première respiration avec un pont débutant par une mélodie de guitare accompagnée de chant clean trafiqué puis d’un excellent solo amorçant un brutal (bien que trop bref) final.
Un début d’album curieusement assez concis (avec chaque titre sous les quatre minutes) qui va ensuite être suivi par des durées un peu plus développées (allant entre cinq et sept minutes). De quoi permettre au groupe d’aller encore plus loin dans ses envies de brutalité et d’envolées mélodiques sci-fi particulièrement envoutantes (« Synaptic Depravation » et son épique final, « Delection Cult » où le synthé occupe une place plus prépondérante ou encore le diptyque atmosphérique et rythmiquement haché « Divinertia I et II »).
« Automated Twilight » montre ensuite un visage plus ambitieux de la part de The Zenith Passage. Commençant par une voix terrifiante sur une atmosphère très opaque, le contraste est tout de suite saisissant quand débarque un chant clean (qui reviendra un peu plus tard) ouvrant une zone de lumière au milieu d’un titre très mystérieux. Enfin, le morceau-titre viendra conclure par une sorte de condensé de tout ça, entre brutalité clinique et atmosphère spatiale.
Bref, on obtient là un album qui correspond parfaitement à sa description (même si l’on pourrait ajouter Archspire ou encore Obscura au généreux name-dropping), une sorte de monstruosité tout de même plutôt exigeante entre modernité et sensation rétro sci-fi, pleine de créativité et d’harmonies.
- The Axiom Of Error
- Algorythmic Salvation
- Lexicontagion
- Synaptic Depravation
- Deletion Cult
- Divinertia I
- Divinertia II
- Automated Twilight
- Datalysium
Parmi les nombreux groupes issus de The Faceless j’aime bien Abhorrent (Death plutôt Brutal-technique) et récemment Mithridatum (Death dissonant inspiré par Gorguts et un peu Black par instants).
Deux noms aperçus mais pas encore testés, je vais les tenter, merci pour le rappel ! :)
Bien hate de l’écouter, étant très fan du premier album et de tous les singles. Ils reprennent pour moi le flambeau de The Faceless.