La fin de The Chariot consommée, Josh Scogin, son leader, n’en a pas pour autant fini avec la musique. En effet, seulement quelques mois après avoir annoncé le split du groupe, le revoici dans un nouveau groupe, ’68, en duo avec le batteur Michael McClellan, projet tel un retour aux racines rock’n roll du chanteur.
Une impression caractérisée par l’aspect spontané laissé par ce In Humor And Sadness, bien entendu enregistré live pour donner une meilleure dynamique ainsi qu’un son plus authentique à l’ensemble. Aux antipodes des derniers The Chariot, objets tout de même très produits, ’68 se démarque par son aspect roots, remémorant, autant dans les compos que dans la gorge de Scogin, le pendant noisy du Nirvana des débuts (période Bleach).
Chacun des titres distillés par ’68 joue donc sur le minimalisme (autant dans la prod que par le nombre de musiciens), une démarche qui rappelle celle de Black Keys ou de Royal Blood. Sans pour autant sombrer dans la facilité couplet/refrain/couplet, ’68 dévoile son amour pour le blues/folk grâce à des titres habités (Track 3 G et sa partie a cappella, Track 7 N entre acoustique et bidouillages, Track 9 T avec piano et à nouveau des effets) durant lesquels la voix possédée de Scogin (parfois trafiquée pour gagner en authenticité grésillante) occupe l’espace jusqu’à le hanter… Mais c’est aussi pendant les titres les plus furieux que ’68 fait mouche grâce à une frénésie et un sens du riff pêchu scotchant (l’imparable single Track 1 R, le doux-amer Track 2 E et son refrain arraché…)
Au final, ’68 n’est pas vraiment la suite de The Chariot à laquelle les amateurs du groupe pouvaient s’attendre. La furie et l’ingéniosité mathcore a laissé sa place à un noise-rock minimaliste et crasseux qui ne lésine pas sur les mélodies abrasives et les bruits parasites. En tous cas, s’il n’y a pas filiation directe avec The Chariot, mis à part un goût certain pour la complexité, la confirmation que sa tête pensante fait partie de ’68 est flagrante à la lecture de la tracklist (One Wing, ultime album de The Chariot, étant un peu dans le même délire au niveau des titres). Pas de regret de son côté, un petit du nôtre (car The Chariot, c’était énorme) mais ’68 prend un départ plus qu’intéressant…
- Track 1 R
- Track 2 E
- Track 3 G
- Track 4 R
- Track 5 E
- Track 6 T
- Track 7 N
- Track 8 O
- Track 9 T
- Track 10