Issu des cendres d’Amanda Woodward, groupe français remarquable (La Décadence de la Décadence a 8 ans putain. 8 ans!), Aussitôt Mort poursuit dans une veine screamo/rock personnelle, à la fois rageuse et psychée, avec un côté franchouillard dans l’esprit des paroles hurlées en français.
Le groupe a à son répertoire un gros EP sorti en 2008, Montuenga, qui avait été précédé d’une démo nommée 6 songs en 2007, ces 2 disques ayant été regroupés dans une réédition vinyl plus récemment.
Malgré un bon coup de coeur pour leurs sorties précédentes, j’ai mis du temps à avoir le déclic sur cette nouvelle collection de morceaux, 6 titres et 35 minutes provenant de la même session d’enregistrement mais destinés à être partagés sur des splits.
Puis il a suffi d’une écoute supplémentaire pour que ça devienne évident. Aussitôt Mort n’ont rien perdu de leur capacité à forger des titres épiques et fougueux, on est surpris par la rage des voix et les riffs à la distorsion acérée, emprunts d’effets delay appuyés. Leur musique a même pris de la puissance en terme de son, un bon coup de boost depuis l’album précédent, la production est plus lourde, c’est même parfois clairement plus metal dans les riffs tout en conservant cette touche unique qui ne font pas d’eux un énième erzatz de Isis/Cult of Luna. Ils en ont les codes, des mélodies puissantes et gorgées d’effets wah wah/flanger/delay et de larsens sur des rythmiques martelées, mais les utilisent à leur façon et l’utilisation de notre langue pleine d’expressions populaires gueulées les aide d’autant plus à sortir du lot.