Sorti une première fois l’année dernière, Starless Aeon, premier album de Funerary, se voit réédité par le très bon label (je le dis à chaque fois désolé mais c’est un fait, rien n’est à jeter chez eux !) Sentient Ruin Laboratories. N’ayant jamais entendu parler de ce groupe originaire de l’Arizona, je m’attendais tout de même à du lourd et sale au vu du label, une fois de plus il n’y a pas de tromperie sur la marchandise !
Funerary doit être cependant l’un des groupes les plus lents que le label n’ait jamais sorti. Starless Aeon est en effet une bombe à retardement aux confluents du sludge et du funeral doom, cinq titres qui fleurent bon l’héritage de groupes tels que Grief, Noothgrush ou Graves At Sea. Impossible de s’extraire de cette masse boueuse informe et putrescente, on tente de ramper avec les membres du groupe, râlant ou grognant comme les deux vocalistes du groupe mais non rien n’y fait, on ne s’enfonce que davantage dans ces sables mouvants nauséabonds (surtout que la pluie pendant Atonement n’aide pas vraiment à s’en sortir). Ces cinq titres sont autant d’odes à la destruction en slow-motion, laissant après coup l’auditeur vidé, agonisant.
Bref, on en a pour grosse demi-heure de ténèbres glaciaux sans oxygène. On se traine, suffocant, dans des murs de riffs gras et dissonants résonnant dans le vide, parfois contrastés de légères « éclaircies » tels ces quelques arpèges plaintifs (pour l’épique final de Depressor ou accompagnés de leurs chœurs hantés pendant Beneath The Black Veil), pendant ce temps la batterie appuie lentement mais bien fort là où ça fait mal…
Éprouvant, cauchemardesque et à la froideur clinique perpétuelle, Starless Aeon est ni plus ni moins l’album qui va refroidir ton été. Et avec la chaleur actuelle, on ne peut que dire merci à Funerary !
- Coerced Creation
- Atonement
- Beneath The Black Veil
- Starless Aeon
- Depressor