Interview Knocked Loose

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Style: hardcore/metal Annee de sortie: 2016Label: Pure Noise Records

Auteurs de l’un des albums surprises de 2016, les jeunots Knocked Loose débutaient ce soir-là leur tournée européenne en compagnie d’Expire, Counterparts et Landscapes. L’occasion de poser quelques questions à Bryan (chant) et à Kevin (batterie), tous deux très bavards. Interview réalisée à Prague (République Tchèque), le 23 novembre 2016.

1. Première fois en Europe et premier concert ce soir à Prague, excités par ces premières fois ?

Kevin (batterie): Carrément, on est ravis d’avoir été emmenés par Expire pour leur ultime tournée, et commencer par la belle ville de Prague nous rend encore plus heureux.

Bryan (chant): Ouais, ce soir c’est la première et il y a beaucoup d’autres villes alléchantes qui arrivent derrière, on est très enthousiastes !

2. Est-ce qu’il y a une ville, un pays que vous attendez plus que les autres ?

K: J’ai entendu dire beaucoup de bien des concerts en Angleterre, leur public, l’ambiance assez unique. J’ai aussi entendu parler de l’Allemagne, la Suisse, en fait tous les pays qui vont suivre !

B: Je pense avoir entendu des histoires à propos de quasiment toutes les villes où nous allons jouer, celle que j’attends le plus est Londres, j’adore cette ville. J’ai aussi hâte de faire nos concerts allemands, ma copine ayant visité le pays récemment, elle m’en a dit beaucoup de bien.

3. Expire tire sa révérence après cette tournée, comment avez-vous été choisis pour ouvrir pour eux ?

K: C’est une longue histoire, on jouait à San Diego et le manager de Counterparts, qu’on connaissait déjà, qui était dans la salle est venu après coup pour nous dire « on prépare une tournée européenne pour la tournée d’adieu d’Expire, ça vous dit d’en être ? ». La demande était tellement inattendue et spontanée qu’on a pas pu dire non !

B: Oui on connait bien Expire, ça fait notre troisième tournée avec eux. On a aussi eu l’occasion de tourner avec Counterparts deux fois. Bref, on est avec des groupes qui sont importants pour nous qui venons de notre Midwest natal. Et là, venir pour la première fois en Europe avec ces groupes dont un qui prévoit de stopper ses activités après, ça fait vraiment quelque chose personnellement. On est fans d’eux depuis tellement longtemps, jouer avec eux et les voir jouer tous les soirs c’est un véritable honneur.

4. Knocked Loose est un tout jeune groupe, comment s’est passée la formation du groupe ? Quel est l’état de la scène dans le Kentucky ?

K: Le groupe a commencé en 2013. On a directement voulu jouer le maximum de concerts possibles dans notre Kentucky natal. On s’est greffé sur l’affiche de concerts de n’importe quel styles, death metal comme pop punk histoire de se faire repérer. Moins d’un an plus tard on faisait notre première tournée, ça a plutôt bien marché ! On bossait il y a un an dans un restaurant en se demandant si un jour on allait enfin décoller avec notre musique, et maintenant on fait une tournée européenne, c’est juste dingue !

B: Oui, on a quasiment pas arrêté de tourner depuis. Le Kentucky n’est pas l’état le plus pratique vu que les villes sont petites et celles qui bougent un minimum sont très éloignées les unes des autres donc ça demande plus de boulot pour se faire un nom. En comparaison, on a par exemple joué en Californie dans des villes éloignées de quelques minutes de route, ça marche aussi à New York, ça change des longues heures de route habituelles !

5. Votre progression est assez rapide, comment ça s’est passé entre « Pop Culture », votre premier EP autoproduit et la signature sur Pure Noise Records ?

K: On a joué un festival à New York qui a été assez incroyable, on a reçu un accueil de folie alors qu’il y avait d’autres groupes de tueurs comme Stray From The Path ou Everytime I Die par exemple. Jake Round, le boss du label était là et il nous a écrit un sms !

B: Ouais j’ai reçu ce sms, je ne sais même pas comment il a eu mon numéro !

K: On a reçu un message du genre: « Hey les mecs, je suis le boss de Pure Noise Records, quand vous tournerez en Californie, vous devriez passer me voir ! » C’est ce qu’on a fait, on s’est fait une bouffe et au moment où on allait se barrer il nous a proposé un deal. On peut les considérer, lui et son équipe, comme des amis maintenant. Ils nous aident beaucoup à la promotion de notre musique tout en nous laissant totalement libres de nos choix artistiques.

6. Et vous étiez clients de ce label avant d’y signer ?

K: Absolument, j’aime beaucoup Four Year Strong, Vanna ou encore Senses Fail que j’écoute depuis le lycée. Puis il y a eu la connexion avec Counterparts comme je l’ai dit précédemment. Bref, énormément de groupes qu’on écoute depuis plus ou moins longtemps.

B: Ce qui me plait surtout sur ce label, c’est qu’on est un peu les « moutons noirs », on est les gros bourrins alors que le reste est majoritairement du pop punk gentil.

7. Quelques mois après sa sortie, quels sont les retours concernant « Laugh Tracks », votre premier album ?

K: Tout ce que j’ai lu est bien plus enthousiaste de ce que j’aurais jamais imaginé ! Limite je vis un rêve éveillé !

B: C’est clair qu’on s’attendait pas à recevoir autant de retours positifs. On a écrit un album sans se poser de questions, on y a mis tout ce qu’on aime sans se préoccuper de comment le public le percevrait. Et ça l’a apparemment convaincu. On a hésité à sortir un long-format vu que notre musique est plutôt idéale en format EP, mais voilà, on a tellement aimé écrire et composer qu’on avait assez de matos pour un album.

K: On est allés ensuite chez Will Putney dans son studio du New Jersey, dans la perspective d’enregistrer un EP. Et on a finalement prolongé et enregistré un album entier !

B: Ouais, ça a été une expérience folle ! Travailler en studio a même été douloureux !

K: J’avais jamais joué autant de batterie en si peu de temps, mes muscles me faisaient tellement souffrir après ça !

8. Vous semblez accorder un soin particulier à l’image que vous dégagez, tout d’abord il y a cet artwork, vous pouvez nous en parler ?

B: C’est moi qui m’occupe de l’aspect visuel de Knocked Loose. C’est une artiste qui s’appelle Danielle Otrakji qui a dessiné cette cover selon mes attentes, et j’ai été vraiment très chiant – ça doit être un cauchemar de bosser avec moi – car je voulais vraiment qu’elle matérialise ce que j’avais en tête. Elle a refait ce dessin un nombre incalculable de fois, c’est pas qu’elle ait mal dessiné ou quoi, elle a quand même bossé sur la version BD de The Walking Dead et pas mal d’autres pochettes d’albums (Masked Intruder par exemple), mais je voulais qu’on comprenne bien la symbolique de ce mec portant le masque de ce qu’il laisse paraître alors qu’à l’intérieur il est tout le contraire. Cette artiste est vraiment très talentueuse parce qu’au final c’est encore mieux que ce que j’avais espéré, le résultat est énorme.

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9. Et concernant vos vidéos, vous avez bossé avec Max Moore (Converge, Code Orange, Frameworks et plein d’autres…)

K: En fait il habite dans notre ville d’origine ! Du coup quand on a pensé a faire un clip, on a pas eu à chercher trop loin pour un réalisateur ! On connaissait son boulot bien sûr, et il a été très pro et créatif, apportant un vrai plus à nos idées visuelles. La vidéo de « Deadringer » a été tournée dans un entrepôt du coin tandis que « Last Words » a été réalisé dans mon propre jardin, du coup ça a même impliqué des gens de ma famille, c’était vraiment cool !

B: Je suis arrivé avec des idées, il a amené les siennes, ça s’est fait assez naturellement. J’étais déjà fan de ses autres clips ainsi que de ses courts-métrages. Pour nous, il a fait un boulot dément alors que c’est juste un mec cool, très drôle pendant les tournages. Du coup, on avait presque l’impression de juste prendre du bon temps alors qu’on bossait à tourner un vrai clip !

10. Quelles sont vos principales inspirations ?

K: En fait, j’ai débarqué dans le Kentucky en 2010 et j’ai juste été pris dans la scène locale hardcore/metal. C’est surtout là que j’y puise mes inspirations.

B: Mes inspirations viennent d’un maximum de choses, de tout et de rien à la fois. Je ne suis pas un grand littéraire mais j’ai récemment adoré « Scale », le livre écrit par Keith Buckley d’Everytime I Die, et vu que je suis au préalable fan de son groupe, bah ça m’a encore plus convaincu de le lire, je vous le recommande ! Sinon en musique, j’écoute surtout des trucs assez lourds, mais plus le temps passe et plus j’écoute de musiques, de sous-genres, de vieilleries. Et après tu vois le temps passer, tu te rends compte qu’il y a dix ans tu découvrais « Satisfaction Is The Death Of Desire » de Hatebreed, qui est l’un des meilleurs albums de hardcore de tous les temps, alors que j’avais trois ans à sa sortie ! J’aime bien les albums précurseurs pour certains mouvements, que ce soient ceux de Youth of Today ou Minor Threat pour le mouvement straight-edge, voire des débuts de Cannibal Corpse pour leur contribution à la scène death metal. Je suis sûr qu’ils pensaient pas qu’ils feraient partie de l’histoire à l’époque où ils les enregistraient !

11. Et ces derniers temps, on trouve quoi dans vos playlists ?

B: Renounced, un groupe anglais qui vient de sortir un incroyable premier album, sinon le dernier Everytime I Die. Je me suis mis aussi à rechercher de vieux groupes du Kentucky, j’ai notamment trouvé Guilt, qui était sur Victory Records au début des années 90.

K: Moi je suis plutôt dans Architects en ce moment. Sinon Everytime I Die, Expire et pas mal d’autres…

12. Merci à vous pour cette interview, je vous laisse le mot de la fin:

K: Merci à toi pour tes questions !

B: Merci beaucoup ! On espère vraiment que cette tournée sera à la hauteur de nos attentes, qu’on rencontrera du monde. Je pense même que je vais écraser une petite larme si je vois que même de l’autre côté de l’Atlantique, des gens connaissent nos morceaux !

Merci à Kevin et Bryan pour leur disponibilité et leur gentillesse, à Denise et Pure Noise Records pour la mise en place de l’interview ainsi qu’à Noël pour son aide et la photo ci-dessous.

jaysilentbob de gauche à droite: Bryan (chant), Kevin (batterie) et votre serviteur (dictaphone).

beunz
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