Derrière ce titre à l’ironie évidente, ironie appuyée par la pochette (superbe) parfaitement à l’avenant, se trouve le successeur de l’excellent Empty Black qui m’avais déjà bien retourné en 2018 et faisais partie de mes albums de l’année. J’étais impatient d’entendre ce que les anglais de Greyhaven allaient nous proposer pour cette suite et je suis ravi de pouvoir dire qu’ils poursuivent dans la ligne de leur précédent album et ne déçoivent pas du tout. Bien au contraire même…
En un peu moins de 34 minutes (soit une durée un poil plus compacte que celle du précédent opus avec ses 38 min) le groupe fait une nouvelle fois étalage de son insolent talent pour mêler assauts post-hardcore proches d’un Every Time I Die, et passages mélodiques splendides. Tout cela rendu possible notamment du fait du talent du vocaliste Brent Mills qui est encore une fois impérial et semble même avoir progressé et maîtriser encore davantage les passages en chant clair (souvent doublés pour un effet démultiplié). Son talent et sa versatilité n’en finissent pas d’épater, et on ne serait pas loin d’évoquer un certain Greg Puciato (de feu Dillinger Escape Plan bien sûr) en guise de comparaison.
La force de Greyhaven est toujours intacte : être bien énervé et péter les plombs sans jamais devenir trop chaotique pour en être chiant et en gardant toujours la mélodie pas loin. Un titre comme le fantastique « The Quiet Shakes » illustre parfaitement la capacité du groupe à alterner passages furibards, riffs écrasants et chant passant de l’agression à la mélodie sans que cela ne sonne jamais plan plan ou téléphoné. Comme sur le précédent album le groupe propose des moments plus spécifiquement mélodiques lorgnant vers le rock alternatif que ce soit avec le single « All Candy », l’excellent « Fed to the Lights » ou le final « Ornaments from the Well ».
Petite nouveauté par rapport à l’album précédent (à moins que mes souvenirs me jouent des tours), le groupe propose régulièrement sur ce nouvel album des passages bien lourds et écrasants qui viennent apporter un changement de rythme et une lourdeur inédites, et ça fonctionne du tonnerre (dès le premier titre « In a Room Where Everything Dies » ou sur la fin de « Fed to the Lights »).
Je ne vois absolument pas ce que je pourrais trouver à redire sur un album à mon sens simplement parfait, et peut-être même encore plus réussi que son excellent prédécesseur. On pouvait se désoler que les américains de Every Time I Die ou les anglais de Black Peaks (qui sont moins chaotiques que Greyhaven) aient raccroché les gants, mais heureusement cet énorme This Bright and Beautiful World démontre avec brio qu’on peut compter sur Greyhaven pour reprendre le flambeau. Rien de moins qu’un des meilleurs albums de l’année.
Tracklist :
01 – In a Room Where Everything Dies
02 – All Candy
03 – A Painful and Necessary Action
04 – More and More Hands
05 – Of Snakes and Swans
06 – Foreign Anchor
07 – Fed to the Lights
08 – The Quiet Shakes
09 – And It’s Still Loud
10 – Ornaments from the Well
Très bonne chronique.
Un groupe qui sort vraiment du lot et cet album est aussi voir meilleur que le premier.
Merci à vous de mettre en avant des groupes qui mériteraient une plus large médiatisation.