Diablerie – The Catalyst Vol.1 : Control

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Style: Electro Indus MetalAnnee de sortie: 2017Label: Primitive Reaction

16 ans! Il aura fallu 16 ans aux finlandais de Diablerie pour accoucher de leur 2ème album. Certes plusieurs EP/Démo sont sortis dans l’intervalle, mais tout de même, voilà des gens qui prennent vraiment leur temps.

Il faut dire que lorsqu’on a accouché d’un album tel que Seraphyde (sorti en 2001 donc), petite perle de metal blackisant avant-gardiste aux atours électroniques qui a fait forte sensation à l’époque, on est forcément attendu aux tournants par des fans piaffant d’impatience depuis des années (s’ils ne sont pas morts entretemps). Autant dire, qu’il ne vaut mieux pas trop se louper pour que le retour soit à la hauteur des attentes.

Mais comment reprendre là où on en était quand on a fait une si longue pause? Difficile en effet d’assurer la filiation tout en étant fatalement marqué par le temps qui a passé.

A ce titre, autant être clair, même si le lien existe bien entre ces 2 albums, The Catalyst Vol. 1 n’est pas non plus une véritable suite s’inscrivant dans le sillage direct de son prédécesseur. Le groupe qui manie toujours l’électronique (et tant mieux) semble en effet avoir remisé les atours les plus « avant-garde » de son approche de l’époque. Au final ce nouvel album apparaît donc comme nettement plus « conventionnel » tout en étant un met de choix pour tout amateur de metal/indus énervé ne rechignant pas non plus à partir vers quelques contrées synthétiques (l’interlude presque techno « You Stop You Die »). Si l’on veut du pur métal indus à la Strapping Young Lad on sera ainsi plus que servi sur « Rabid (Dogs of Church and State) » sur lequel le chanteur d’Impaled Nazarene vient d’ailleurs pousser la chansonnette. On retrouve un peu le même esprit sur les parties les plus rapides de « Odium Generis Humani » ou « This Drastic Clique » qui fait presque penser à du Fear Factory old school. Plus loin « Osiris » et son côté presque symphonico-épique permet d’effectuer subrepticement quelques parallèles avec des groupes bien installés dans des genres un peu différents : comme Samael d’abord, dans l’approche synthétique des vocaux qui rappelent la diction et le timbre de Vorph, ou comme Septic Flesh (et même Katatonia), sur les plans les plus mélo. Des références qui n’en sont pas véritablement et disparaissent aussi vite qu’elles sont venues.

Dans ces élans les plus mélodiques, Diablerie sait aussi faire dans le tube implacable et assez irrésistible, comme sur « Grey » (malgré un refrain en chant clair un peu juste sur le plan vocal), « Selves » ou le monstrueux « Wear My Crown ». Vocalement justement, le registre du chant sur The Catalyst est majoritairement un registre agressif, hurlé, même si Henri Villberg utilise quand même son organe en clair ponctuellement. On sent néanmoins qu’il n’est pas toujours complètement à l’aise, mais le job est fait et ça tient malgré tout globalement la route.

De la légère teinte black metal des débuts, il ne reste aujourd’hui plus rien sur ce nouvel album. Ce n’est pas le conclusif « I Am the Catalyst », tout en calme et en retenue atmosphérique 9 minutes durant (un titre qui aurait pu figurer en conclusion d’un album de Fear Factory) qui me démentira, concluant un album absolument brillant, formidable retour en pleine efficacité et possession de leurs moyens par les finlandais. Certains regretteront certainement que le groupe ait quelque peu perdu la part d’originalité qui les caractérisait davantage sur Seraphyde. Pour ma part, même si je lui reconnais ses qualités, je n’ai jamais été un amoureux transi de ce dernier, et suis complètement comblé par ce retour en grande forme.

Tracklisting :
1- Hexordium: The Final Realisation That You Don’t Matter 2:34
2- Selves 3:51
3- Rabid (Dogs Of Church And State) 3:50
4- Wear My Crown 4:09
5- Odium Generis Humani 4:27
6- You Stop You Die 2:19
7- Grey 4:35
8- This Drastic Clique 4:47
9- Osiris 6:54
10- I Am The Catalyst 9:17

 

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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Commentaire

  1. RBD says:

    C’est tout à fait ça. « Seraphyde » m’avait bien marqué pour ma part, mais je retrouve mes propres impressions dans ce qui est dit là. Apparemment l’album fait le même effet aux gens qui découvrent Diablerie à cette occasion seulement (et ils sont un certain nombre, fatalement).

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