Septic Flesh – Communion

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Style: death symphoniqueAnnee de sortie: 2008Label: Season Of Mist

On les avait enterrés un peu vite les Dieux de l’Olympe… Car les voilà de retour, 5 ans après le superbe Sumerian Daemons. Le pari est osé, faire son come-back après un album aussi impressionnant. Autant dire qu’ils sont attendus au tournant.
Et d’entrée de jeu la voix si gutturale de Spiros nous accueille et nous rassure : Septic Flesh est toujours Septic Flesh (enfin SepticFlesh désormais).

La grande force de ce nouvel album vient sans doute de la volonté du groupe de pousser à son paroxysme la démarche d’orchestration symphonique, tout en restant complètement ancré dans le death metal. Pour ce faire, les grecs se sont alloués les services de l’orchestre philharmonique (80 instruments) et des chœurs de Prague (32 voix) dirigés par le guitariste Christos Antoniou et le résultat est absolument bluffant. Le death metal de Septic Flesh déjà épique, prend une dimension encore plus empreinte de puissance et de majesté. On est ici bien loin du death metal underground cher à certains, et bien plus proche d’un death moderne aux atours extrêmement cinématographiques : des titres comme « Persepolis », ou « Babel’s Gate » ont en effet un pouvoir évocateur assez incroyable. Cette orchestration ne se fait pas au détriment de la puissance du death de SepticFlesh : certains titres sont même peut-être les plus violents du groupe comme « We, The Gods », « Babel’s Gate », « Communion » ou certains moments de « Persepolis ».
Mais dans sa quête de grandiloquence le groupe n’en oublie pas pour autant la mélodie, et à ce titre certains morceaux de cette Communion, évoquent très fortement la période Revolution DNA. C’est ainsi le cas de « Sunlight, Moonlight », ou « Narcissus » (titre un poil inférieur aux autres) sur lesquels on retrouve d’ailleurs un juste partage vocal entre le timbre death de Spiros, et la voix claire nasillarde de Sotiris.

Par contre, exit Natalie Rassoulis (déjà absente de Revolution DNA) qui n’apparaissait d’ailleurs plus que ponctuellement sur Sumerian Daemons. Certains ne manqueront pas de déplorer cette absence, mais celle-ci est à mon sens avantageusement compensée par la présence de chœurs très présents (comme sur « Persepolis », « Communion » ou « Anubis ») : on est vraiment plongé au milieu d’un champ de bataille projeté des centaines d’années en arrière en plein siège de Persepolis : « Burn this city to the ground, take a torch and spread the fire ! » s’écrie Spiros. Et c’est qu’on s’exécuterait sans sourciller…

Certains argueront sûrement que cet album n’a pas la profondeur d’écriture d’un Ophidian Wheel et qu’il est un peu simple dans son approche guerrière plus directe et frondeuse. C’est peut-être vrai mais cette orchestration massive, pour peu que l’on adhère au concept (qu’on pourrait rapprocher de celui du Deathcult Armageddon de Dimmu Borgir bien que SF pousse ici la démarche encore plus loin), confère une dimension inégalée à la musique du groupe et certains titres sont de véritables œuvres d’art comme « Anubis », « Babel’s Gate » ou le précité « Persepolis » (qui ne sera pas simple à reproduire sur scène).

La production a quant à elle été une nouvelle fois prise en charge aux Studios Fredman par le groupe accompagné de Fredrik Nordstrom et le résultat est une fois de plus (on se souvient de la production archipuissante de Sumerian Daemons) impeccable de puissance et de clarté.

Communion est un petit bijou, peut-être pas aussi indispensable que son prédécesseur direct (mais pas loin), et dont le seul défaut est bien sa durée un peu chiche : 9 titres pour même pas 40 minutes. Après 5 ans d’attente on en voulait encore plus ! En espérant ne pas avoir à attendre aussi longtemps pour goûter à la suite… Sur ce j’y retourne.

NB : A noter (image ci-dessous) une jolie édition limitée en digipack à l’artwork totalement différent (on n’y retrouve nulle part l’illustration de l’édition normale, première fois que je vois ça) de celui de l’édition normale.

  1. lovecraft’s death
  2. anubis
  3. communion
  4. babel’s gate
  5. we, the gods
  6. sunlight moonlight
  7. persepolis
  8. sangreal
  9. narcissus
krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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7 Commentaires

  1. Arnaud says:

    La chro tombe bien puisque je cherchais des avis sur ce tant attendu nouvel album.
    Ecouté que « Lovecraft’s Death » et je trouve l’ambiance grandiose, épique, sombre…
    Il me le faut.

  2. AlCheMist says:

    Parail qu’Arnaud, merci Krakou !!! La chro donne envie, l’extrait proposé depuis un moment augurait du bon. ‘tention si l’album est pas bon, représailles il y aura…

  3. krakoukass Krakoukass says:

    Si vous aimez « Lovecraft’s Death » vous aimerez le reste. Ce titre est bon, mais loin d’être le meilleur!

  4. AlCheMist says:

    Eh bah ta chronique est tout à fait juste, Krakou. Beau retour des Grecs (Salade, tomate, oignon) et cette fois contrairement à Sumerian, l’offrande me paraît beaucoup plus digeste, autant les blasts à tout va de ce dernier me gonflaient, autant ici tout me paraît plus limpide. Grand bonheur que de retrouver le chant clair de Sotiris… Allez c’est parti pour quelques écoutes en boucle. Bon, je vais quand même gueuler un peu en disant que j’aurais aimé que « Narcissus » soit la suite logique de l’immense « Narcissism » qui figurait sur le monumental ESOPTRON qui reste la grande référence de SF à ce jour (Du moins à mon sens). On peut pas tout avoir non plus…

  5. Inhuman says:

    Lourde décéption, Sumerian Daemons bien qu’inspiré et puissant était malgré tout surproduit et trop pompeux.
    Chouette, une reformation. Mais alors en ce qui me concerne le résultat sonne faux, je vous envie tellement de parvenir à adorer ce disque.
    Je trouve ça peu inspiré, je ne retrouve pas la richesse des arrangement, la beauté des riffs, des orchestrations divines…
    Certes, ça latte, c’est un constat, seulement ça tape à vide la majorité du temps chez moi. Ce nouveau Septic Flesh me semble travaillé, mais artificiel et par conséquent ne me touche que très peu.
    Dommage

  6. Joss says:

    Très content de cet album. Certes, pas leur meilleur mais un très bon cru et sans doute le meilleur depuis « A fallen temple ». En fait je pense que je serais toujours un peu déçu de ne pas entendre Natalie Rassouli sur un album de Septic Flesh, aussi bon soit-il. Enfin voilà un come-back qui fait plaisir et le seul gros défaut de ce disque, c’est sa durée… « C’est un peu court jeune homme », comme disait l’autre.

  7. Alexxx says:

    J’ai vu SepticFlesh il y a trois jours en live et « Persepolis » était très sombre, arabisante et puissante, c’était pas un souci !!
    Merci pour cette review sympa !!

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