Converge – All We Love We Leave Behind

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Style: Punk HardcoreAnnee de sortie: 2012Label: EpitaphProducteur: Kurt Ballou

Les patrons sont de retour pour remettre les choses au clair. Avec l’émergence de toujours plus de groupes qui marchent sur leurs plate-bandes (dont certains venant directement de l’écurie Converge, à savoir Deathwish) comme Birds in Row, Loma Prieta et j’en passe, il fallait que la bande à Ballou frappe un grand coup pour réaffirmer qu’ils sont les meilleurs dans leur style et que « désolé les jeunes, mais y a encore du boulot ».

Et bien à l’écoute de AWLWLB, on peut même dire qu’il y a encore beaucoup de boulot tant les bostoniens frappent encore un grand grand coup. Axe To Fall, sorti en 2009 était déjà une belle baffe de grande qualité mais il est fort probable que beaucoup considèrent cette dernière cuvée comme encore supérieure à la précédente. Finies les collaborations à tout va qui avaient court sur Axe To Fall, ici point d’invité, le groupe s’est retrouvé avec lui-même pour littéralement sortir ses tripes et les offrir fumantes.

J’ai toujours eu du mal jusqu’alors, à m’enquiller un album entier du groupe tant la violence et surtout le chaos qui domine la plupart du temps le propos, a tendance à être assommant et fatigant au bout de quelques titres. C’est à croire que le groupe ait fait le même constat, car la première qualité que je trouve à ce nouvel album, c’est justement la répartition équilibrée entre les brûlots hardcore chaotiques, dissonants et/ou rentre-dedans (comme « Tender Abuse », « Empty on the Inside », « Sparrow’s Fall », Shame in the Way », « Vicious Muse » ou « Trespass », « Aimless Arrow » apparaissant comme un peu à part, mais tout à fait excellent en guise de mise en bouche et de transition entre la cuvée 2009 et la cuvée 2012 finalement) et les autres titres beaucoup plus nuancés (tout en restant bien bourrins, c’est du Converge tout de même). Dès « Sadness Comes Home » le ton est donné, ce titre qui démarre en lourdeur et en groove étant une implacable réussite qui débouche sur un titre très « core n’ roll » avec un tricotage guitaristique dont Ballou a le secret. Ce titre va donner le ton pour la suite, largement à l’avenant et qui atteint son apogée avec « Glacial Pace » d’abord, puis « Coral Blue » ensuite. Le premier est lourd et sauvage, majoritairement lent, avec quelques accélérations bien senties qui scotchent littéralement au fauteuil. « Coral Blue » est la « ballade » de l’album, là aussi bien lourde, avec un refrain presque Baronessien parfait, et une ambiance typiquement américaine.

L’album se termine par l’énorme titre éponyme destiné à enflammer les pits, précédé par « Precipice », interlude sombre et inquiétant, parfait pour relâcher la pression avant la dernière ligne droite, et ce même si le conclusif « Predatory Glow » est peut-être finalement le seul titre de trop, tant il gâche quelque peu une conclusion parfaite (ce constat étant moins vrai sur l’édition deluxe de l’album, car la fin se trouve alors rallongée d’un titre qui prépare habilement l’arrivée de « Predatory Glow »).

Au global, avec un son clair mais un brin grassouillet, et les guitares très rock n’ roll de Ballou, l’ensemble est à la fois parfaitement digeste, et foutrement intéressant pour que les écoutes se multiplient sans lasser. Et le groupe de signer encore un nouveau chef d’oeuvre (et à mon sens leur meilleur album tout simplement).

A noter que l’édition deluxe ajoute 3 titres au tracklisting, disséminés dans l’album de façon cohérente, tous n’étant pas indispensables en tant que tel, à part « On My Shield » qui se détache clairement du lot avec son final époustouflant.

Tracklist :
1. Aimless Arrow
2. Trespass
3. Tender Abuse
4. Sadness Comes Home
5. Empty on the Inside
6. Sparrow’s Fall
7. Glacial Pace
8. No Light Escapes (bonus deluxe edition)
9. Vicious Muse
10. Veins and Vails
11. Coral Blue
12. Shame in the Way
13. On My Shield (bonus deluxe edition)
14. Precipice
15. All We Love We Leave Behind
16. Runaway (bonus deluxe edition)
17. Predatory Glow

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

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3 Commentaires

  1. Equipe Eklektik jonben says:

    Il a de la gueule cet album.
    Je suis le groupe depuis Jane Doe, j’avoue avoir eu beaucoup de mal au début avec la férocité de leur musique mais à chaque album j’apprécie d’autant plus.
    Leur musique bénéficie de l’expérience de producteur de Ballou, elle ne perd rien en brutalité mais gagne en clarté, on comprend tout ce qui se passe, sans la sensation de brouillon informe qu’ont souvent certains groupes de grindcore par exemple. Et ça rivalise en violence avec le grindcore le plus radical, version plus structurée.
    Ca se voit dans leur attitude que ces types sont restés jeunes, contrairement aux membres de Neurosis par exemple qui se transforment en papys bougons.

  2. Alain Frost says:

    Album absolument génial. Presque 20 ans après le début de leur carrière, Converge parvient toujours à me retourner les tripes comme au premier jour. L’album suinte l’urgence et la sincérité, on retrouve dedans plein d’éléments qui ont été repris en long en large et en travers par plein de groupes de « hardcore chaotique »… mais en 10 fois mieux chez Converge!
    L’album atteint des sommets d’intensité par moment, c’est jouissif.

    D’autre part, un grand bravo à Kurt Ballou qui, en plus de nous pondre des riffs ultimes à longueur d’album, à concocté une production aux petits oignons, absolument parfaite pour le style. C’est brut et rugueux mais en même temps parfaitement clair: on entend parfaitement tous les instruments, aucune sensation de bouillie auditive (comme trop souvent dans le genre) et c’est puissant sans être aseptisé. Chapeau l’artiste!

  3. Mr. Marshall says:

    Très bon Converge sans être renversant non plus ! la grande force de cet album est son homogéneité et sa richesse; aucun titre au rabais certes, mais aucun de réellement monumental non plus… Bon c’est vraiment pour chipoter là… Je l’aime ce putain de disque !!!

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