Il y a des groupes qui recherchent des noms compliqués, très recherchés puis il y a des groupes comme Un, prenant un nom ultra basique, bien relou si tu dois en chercher des infos sur Google (surtout quand l’album s’appelle Sentiment, il y a bien moyen de tomber sur des skyblogs). Sentiment est donc le second album de ces doomeux de Seattle après le très bon The Tomb Of All Things (2015), nouveau mélange subtil de funeral doom et de sludge/post-metal peignant sur ces quatre monolithes des nuances de noir qui voient parfois quelques éclaircies mélodiques.
Avec des morceaux de plus de douze minutes, les riffs lents et écrasants dominent tandis que la profonde voix death du vocaliste contribue à l’installation d’une atmosphère de désolation. La lourdeur est cependant contrebalancée par une recherche de subtilité nous offrant un contraste saisissant. Ainsi, chacun de ces quatre morceaux voit son pouvoir hypnotique développé grâce à des riffs dessinant de plus franches mélodies, parfois aériennes (avec même un court passage à voix féminine durant l’excellent « Pools Of Reflection »).
Le tout est donc très agréable à suivre, l’atmosphère installée étant pesante mais assez nuancée pour apparaître épique. Les dynamiques étant maîtrisées et accessibles, les durées de chacun de ces quatre morceaux ne paraissent pas aussi longues durant l’écoute. On obtient là une belle confirmation de la part de Un (au logo faisant bien penser à celui de Yob), créant un doom prenant, émotionnel (forcément vu que l’album s’appelle Sentiment !) et totalement convaincant.
- In Its Absence
- Pools Of Reflection
- Sentiment
- A Garden Where Nothing Grows
