Groupe californien auteur en 2012 de l’album Tomb Of Feathers, sympathique première livraison oscillant entre doom/sludge et post-metal, Abstracter revient trois ans plus tard suite à quelques mouvements de line-up derrière la basse et la batterie, des changements ne se faisant pas trop ressentir sur leur second album.
Wound Empire poursuit en effet ces envies d’atmosphères aussi sombres que tendues, aussi oppressantes que froides, et ce en quatre titres fleuves faisant autour de dix minutes chacun. Un tableau paraissant idyllique de prime abord mais qui fait un peu déchanter lors de la première écoute: lent et plutôt bateau, on a alors l’impression d’entendre un énième groupe de postcore trainant ses riffs à ne plus trop savoir quoi en faire. Bref, rien d’original et un album qui sent la déception à ce moment-là.
Pourtant, malgré cette première écoute plutôt frustrante, Wound Empire possède un certain goût de reviens-y, une envie de se laisser entrainer sous le poids de ces compos. Et l’insistance paye, l’obscurité s’éclaircit, la glace se fendille puis rompt, l’hermétisme de la première écoute s’en va enfin.
A la manière d’Altar Of Plagues, Abstracter insère dans son magma de riffs acérés en fusion un côté mélodique épique (pour ne pas dire émotionnel lorsque l’on croise quelques passages post-rock comme sur Glowing Wounds) côtoyant de lourds passages destructeurs, entre sludge et noise, dont l’aspect un peu psychédélique rappelle parfois un peu ce que fait Yob. Bref, si ça ne révolutionne rien, le mélange des genres assumé par Abstracter parvient à transporter l’auditeur dans un univers de désolation une fois que celui-ci se laisse prendre. Au final un album peu surprenant mais prenant tout de même. Conseillé aux amateurs d’expériences sonores immersives.
- Lightness
- Open Veins
- Cruciform
- Glowing Wounds