Déjà trois ans depuis l’excellent Seeds Of Change, troisième album de Syberia qui avait permis aux espagnols de débarquer sur la grosse machine qu’est Metal Blade Records. Et si le groupe avait quelque peu disparu des radars entretemps, c’était sûrement afin de peaufiner dans les moindres détails ce Statement On Death, et accessoirement de changer de batteur.
Par son titre, ce nouvel album annonce un album consacré à la mort, et le groupe lui-même s’en justifie: “a very worrying issue in the United States of America: police violence against people of color, and each song narrates a specific case.” Vous l’aurez compris ici, même sans parole, ce nouvel album a une ambition politique à côté de ses émotions purement musicales.
Des émotions qui parsèment allègrement ce Statement On Death, envoyant de très nombreux contrastes dans ses compos qui alternent force et mélodies touchantes. On est toujours en terrain connu pas très loin d’un Caspian ou d’un If These Trees Could Talk, tout en conservant sa patte perso. Par une dynamique plus « metal » (quasiment post black « Ain’t.Care.About.Bullets. ») voire post sur « Breathe », ces cinq titres fleuves (on dépasse, parfois de beaucoup, les sept minutes à chaque fois) possèdent des atmosphères mélancoliques immersives, aux textures multiples au rendu toujours prenant, parfois soutenus d’arrangements synthétiques particulièrement réussis (« Nothing Inside »).
Malgré un léger sentiment d’uniformité (sûrement dû au format des morceaux), l’impression d’être caressé dans le sens du poil est fort agréable. Sans surprendre ni surpasser son prédécesseur, Statement On Death est au final un joli moment, bien que rapidement oubliable.
- Stolen Childhood
- Ain’t.Care.About.Bullets
- Breathe
- Nothing Inside
- No Frames To Remember Them