Deux ans après la révélation qu’était leur EP Inner Wars, Matrass fait son retour armé d’un premier album intitulé Cathedrals. Le groupe bordelais a légèrement changé d’effectif (un nouveau batteur est arrivé) et d’approche, proposant là un post-metal à sa sauce.
Revendiquant parmi ses influences The Ocean et Psychonaut, on retrouve totalement cet esprit alternant entre contemplation et déflagrations plus rageuses, ce dès les premiers titres « Shreds » puis « Journey », mettant déjà la barre bien haut en quelques mesures. Cette ambivalence de paysages quasi post-rock et de passages rugueux est particulièrement bien gérée, tant par les musiciens venant nous transporter que par sa vocaliste Clémentine Browne, tantôt mystérieuse, tantôt touchante, avant qu’elle ne déverse toute sa rage avec prestance. Sa prestation est une fois de plus l’un des atouts majeurs de la formation.
Et si Inner Wars montrait des envies d’ouvertures pas si évidentes de prime abord avec ses moments fusion, ces derniers sont beaucoup moins présents sur Cathedrals au profit d’une atmosphère globale cherchant à immerger l’auditeur dans un voyage sensoriel plus « apaisé ». Entre guillemets car Matrass sait surprendre, que ce soit par des passages plus techniques (avec mention pour la basse, virevoltant parfois, comme sur « Appetite For Comfort ») voire brutaux surgissant avec emphase, faisant mouche à chaque fois.
Un premier album de grande classe et à l’envoutement quasi permanent, c’est que ça aurait toute sa place sur un label bien établi comme Pelagic Records !
- Shreds
- Journey
- Glimpses
- Appetite For Comfort
- Adrift
- Reaching Heights
- Silence
- Cathedrals