Une compilation de démos, conservées jusqu'alors, présente une approche expérimentale et psychédélique du death metal, mêlant des influences variées tout en conservant une ambiance sombre et crasseuse, offrant ainsi une expérience auditive unique et déroutante.

Si vous êtes adeptes de death metal underground, vous avez sûrement été interpelés il y a trois ans par la cover de Psychedelic Realms Ov Hell, album des floridiens Wharflush qui aime colorer ses dessins morbides de couleurs chatoyantes (psychédéliques, c’est marqué dessus). Revoici donc ces joyeux drilles (qui aiment apparemment prendre des psychotropes avant de faire du death metal) livrant ici une compilation de démos qui avaient été gardées dans les tiroirs jusqu’alors.

Les sept titres présents sur cette compilation proposent une vision quelque peu en marge de ce que l’on connait du groupe. En effet, même si l’on reconnait leur « base » death metal allant du côté gore de la force, les envies psychédéliques et expérimentales ont ici la part belle. Et si la qualité de production de type « démo » grésille pas mal, les titres passent sans inconfort notable malgré la crasse omniprésente.

Wharflush débute avec un « Shit Rains Down » (on a l’image) où death/doom et ambient/atmosphérique font bon ménage tandis que le rythme s’accélère peu à peu. Puis surprise avec « Enochian Curse » qui vient caler des vocaux planants en guise d’intro sur une ambiance cosmico/épique qui ne va pas quitter ce titre (malgré le retour de la grosse voix).

Poursuivant par des titres où doom, death et psychédélisme joutent ensemble de manière équilibrée, le groupe laisse à nouveau entrevoir des influences du côté de Blood Incantation (« Headless God ») mais en version plus crado. Comme ces derniers, on a là un réel amour de l’ambient cosmique montré sur l’inquiétant « The Empty Spaces », et même plus franchement sur l’interlude « Wormwood Palace ». L’album se termine sur l’inclassable « From IXXX to XXXB », soient dix minutes entre grosse rythmiques et bidouillages sonores parvenant à conserver leur ambiance spatiale (en dépit ici d’un côté un peu trop démonstratif).

Une compilation entre le bien sale et l’expérimental halluciné pour un groupe un peu difficile à suivre mais qui ne se met aucune limite.