Trio constitué entre Danemark (où il est basé) et Iles Féroé (ça ne courre pas les rues !), Grava sort avec The Great White Nothing son second album, deux ans après Weight Of A God. Le groupe nous ramène ici sur des terres de sludge « à la nordique », avec un jeu sur les atmosphères et une qualité de son très crue, remémorant pas mal les tous débuts de Cult Of Luna.
En effet, comme sur l’éponyme ou The Beyond, Grava déploie ici un très gros son à base de riffs bétons complétés par une basse plutôt ferrailleuse, ainsi qu’un râle éructé ultra ravageur. « Erebus » ne mettra pas longtemps à nous convaincre, le terrain enneigé se montrant directement très hostile et pesant. Mais là où Grava se distingue, c’est par ses lyrics historiques très documentés à propos notamment de l’Expédition Franklin datant de 1845 – pour résumer, une expédition arctique qui tourna à la tragédie avec deux bateaux et leurs 128 membres d’équipage ayant disparu dans « The Great White Nothing » aka l’Océan Glacial Arctique (« Erebus », « White Thresher »).
Une dimension narrative intéressante mélangée avec d’autres faits historiques ayant à chaque fois pour issue la mort (un accident de train, l’exécution d’un notable suédois ou encore la Seconde Guerre Mondiale), une thématique allant de pair avec le son de Grava, aussi pesant, vibrant que désespéré (un désespoir intervenant notamment via des notes en descentes de manche comme sur « Breaker » ou le solo de « Mangled »). Et même si ce type de recette est connu, le trio parvient à hypnotiser via ses atmosphères parfois renforcées par des moments plus lumineux, voire ambient (« The Fall », l’intro de « Hinterlands »).
The Great White Nothing est un saisissant cours d’histoire nordique sur fond de sludge/post bien raw mais au pouvoir accrocheur toujours de mise. De quoi bien tenir en haleine les fans des origines du style !
- Erebus
- White Thresher
- Decimate
- Breaker
- The Fall
- Mangled
- Bayonet
- Ceasefire
- Hinterlands