Le nouvel EP d'un groupe clermontois, qui fait suite à un premier album remarqué, présente une esthétique visuelle troublante et une musique post-metal marquée par des tensions, mêlant rage et émotions plus nuancées à travers des titres incisifs et des intermèdes vocaux issus de films.

Un peu moins de deux ans après l’excellente découverte qu’était leur premier album, les clermontois d’In Der Welt (groupe comprenant le batteur de feu-Time To Burn) font leur retour avec un nouvel EP sous le bras. On notera d’emblée combien le visuel de l’album et de cet EP sont raccord, un visage bleu qui semble fondre ou se diluer, installant là un malaise palpable encore une fois parfaitement retranscrit dans la musique du groupe. Optant a nouveau pour un post-metal option « tension a vif », Sungazing propose cette fois trois titres toujours aussi incisifs ainsi que deux intermèdes avec samples vocaux issus de films.

A l’image de l’introductif « Sungazing », on a là une entame rageuse mais à laquelle va se greffer naturellement des émotions plus « posées ». Osant les voix claires sur le refrain (bien que distantes) ou par l’atmosphère se densifiant entre trémolos et mélodies plus immédiates, on obtient une redoutable entame d’album. Un court intermède plus tard (« Vexations »), « Hung In A Harness » poursuit dans cet esprit « post metal » mais en version décharnée, principalement grâce à l’aspect arraché/saturé des vocaux ainsi que des riffs un brin plus hachés mais toujours hypnotiques. Enfin, après un court et mystérieux « Transcendances » (contribuant au climat de malaise), « Détruire dit-elle » vient conclure cet EP avec cette même recette où la furie la plus…furieuse vient rencontrer la finesse via un motif de guitare mélancolique sur le chorus, avant que le déluge ne se termine.

Bien qu’un peu court, cet EP propose un prolongement ravageur de leur album, poursuivant donc dans cette fibre « à l’ancienne » du post-hardcore/metal/sludge machin. Toujours sombre et torturé, et possédant quelques agréables relents d’Isis et de Will Haven, l’univers des clermontois demeure oppressant et avec un irrésistible goût de reviens-y.