Time Lurker – Emprise

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Style: black metal atmosphériqueAnnee de sortie: 2024Label: Les Acteurs de L'Ombre Productions

Découvert il y a cinq ans avec son split en compagnie de Cepheide, Time Lurker aura pris son temps pour en livrer une suite, mais la voici enfin, à nouveau chez Les Acteurs de l’Ombre. Toujours seul maître à bord, Mick poursuit dans l’esprit de ce qu’on avait pu entendre alors, une vision singulière du black metal qui explore douloureusement ses errements psychologiques et son désespoir. Car une fois encore, c’est du côté du DSBM que s’oriente Time Lurker. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, « Emprise » vient nous accueillir avec une introduction particulièrement oppressante entre onde inquiétante et râle de monstre… ou bien d’une personne sous… emprise ?

« Cavalière de feu » prolonge un peu ce malaise avant de revenir à son black metal avec véhémence. On a donc là une sorte de prolongement du split, aux mélodies désespérées mais pas autant que la voix ! Stridente, déshumanisée, comme appartenant à une personne malade en lutte contre elle-même, on pense d’emblée aux cadors du genre comme Silencer ou aux premiers Forgotten Tomb. Mais à côté de cette douleur expressive, Mick ajoute des rythmiques illuminées par des trémolos hypnotiques voire carrément épiques qui s’accordent sans problème avec le climat glacial.

Poursuivant avec un « Poussière Mortifère » poussant la sensation de terreur au milieu de celle de la détresse (ça fait bizarre, oui), le titre lui succédant vient avec une petite singularité: la présence d’une voix féminine (celle de Sotte.), apportant ici une facette éthérée quasi shoegaze/post black via ces envolées presque « heavenly voices » tranchants avec l’âcreté vocale de Mick. Mais ce n’était là qu’une incartade puisque « Fils Sacré » vient conclure à toute berzingue dans un instrumental (inattendu !) aussi cru que mélodique.

Emprise parvient donc à éviter tous les écueils du genre DSBM (le genre divisant pas mal les amateurs de black metal) grâce à une gestion optimale des atmosphères, certes décharnées mais demeurant captivantes. Mais c’est surtout à une certaine ouverture visible sur les deux derniers titres (bien que ceux qui les précèdent soient très bons) que le renouvellement opère, ainsi que le plaisir de se faire surprendre. Un second long-format réussi, froidement recommandé à tous ceux qui ne sont pas réticents à la souffrance auditive.

  1. Emprise
  2. Cavalière de feu
  3. Poussière Mortifère
  4. Disparais, soleil
  5. Fils sacré

beunz
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