Le dernier projet d'un artiste espagnol explore des sonorités dissonantes et immersives, s'inspirant de la scène française et islandaise, et propose un voyage auditif en sept mouvements qui oscille entre accélérations déstabilisantes et atmosphères pesantes, captivant ainsi les amateurs de black metal.

Troisième projet monté par l’espagnol D.B. après Negativa et Hässlig (dont l’excellent premier album Apex Predator est sorti l’an dernier), Délirant est celui sonnant le plus dissonant. Affichant clairement son amour pour la scène française avec en évident point de mire Deathspell Omega et Blut Aus Nord (mais aussi l’islandaise), Thoughteater est un album de black metal qui devrait ravir les amateurs du style quand il nous immerge vers les profondeurs.

Car Thoughteater porte bien son nom, nous faisant perdre pied dès ses premières mesures et nous embrouillant l’esprit pour mieux nous faire couler dans son tourbillon noir. Une spirale infernale qui va donc s’installer en sept mouvements distincts, alternant entre accélérations version perte de repères, phases pesantes nous entraînant vers le fond et quelques séquences de rêves fiévreux comme sur « Thoughteater V » où les voix déformées fluctuent sur une ambiance angoissante.

Et on ne sort quasiment pas de cette angoisse, seulement lors de l’apparition de notes un peu plus « lumineuses » pendant « Thoughteater VI » (mais non, on replonge peu après dans le même climat de panique) ou sur « Thoughteater VII » qui offre plusieurs breaks d’obédience « post metal », mais là aussi l’épaisseur nauséeuse finit toujours par prendre le dessus.

Eprouvant mais fascinant, un second album (après l’éponyme sorti en 2018) qui prend un malin plaisir à vous aspirer le cerveau. Promesse tenue.