Blut Aus Nord – Memoria Vetusta III : Saturnian Poetry

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Style: black metalAnnee de sortie: 2014Label: Debemur Morti Productions

Rares sont les sujets à propos desquels l’émission de Frédéric Taddéi, Ce soir ou jamais, parvient à proposer autre chose que la cacophonie. Bien que nous puissions légitimement douter qu’un jour le service public soit prêt à accueillir sur ses antennes ce type de questions, qu’il me soit permis ici de prévenir l’animateur : les débats auxquels participeraient des fans de Blut Aus Nord pour discuter de la carrière du groupe ne seraient pas les plus reposants. Il aurait face à lui des opinions fort disparates qu’il serait difficile de synthétiser.

On ne compte bien évidemment plus les groupes qui ont décidé, à un moment de leur carrière, de changer de cap. Tous genres confondus, c’est un classique. Les Français ont porté cette règle de fonctionnement au rang de principe quasi fondateur. A qui découvre le groupe en 2014, je souhaite bon courage et tiens quand même à prévenir qu’il ne faut peut-être pas acquérir aveuglément l’ensemble de la discographie. Moi-même, j’avoue y avoir presque perdu mon latin. Il faut dire que j’ai longtemps craint la suite d’un de leurs albums les plus connus : The mystical beast of rebellion. Je dis crains parce que je n’envisage pas d’œuvre plus torturée en la matière. La quintessence de la noirceur malade. Le groupe ne m’a pas par la suite convaincu en approfondissant, sans la magnifier, la voie empruntée. Je l’ai donc laissé faire son chemin sans trop chercher à adhérer à la démarche.

Allez savoir pourquoi, alors que je n’avais pas noté la sortie d’un deuxième volet de Memoria vetusta (Dialogue with the stars) à l’époque (2009), me voilà titillé cette année par un retour à un black plus traditionnel. L’artwork s’inscrivant clairement dans la lignée des grands albums de la vague scandinave (puisque ce n’est autre que Kristian “Necrolord” Wåhlin qui a mis la main à la pâte après avoir bossé avec les petits joueurs que sont Emperor, Dissection, Necrophobic, Sacramentum, etc), le critère esthétique a peut-être un peu joué. Cet aspect n’est d’ailleurs pas le seul à nous donner une idée du contenu : Blut Aus Nord s’est adjoint les services d’un vrai batteur au CV long comme le bras : Thorns. Et autant dire que le cogneur ne s’est pas déplacé uniquement pour montrer ses photos de vacances avec ses anciens potes de Glorior Belli, Frostmoon Eclipse et autres Nocternity.

Professionnalisme oblige, et afin surtout de pouvoir infirmer ou confirmer tout le bien que je pense de Saturnian poetry, je me suis cogné toute la discographie de Blut Aus Nord. Autant le dire clairement : ça n’a pas été facile tous les jours. De mon point de vue, je n’avais finalement pas raté grand chose toutes ces années (beaucoup trop indigeste à mon goût, à part peut-être The work which transforms god). Je me suis dans un second temps concentré sur la trilogie Memoria vetusta, on s’en doute. Et, aussi crétin que cela puisse paraitre, je suis bien obligé d’écrire ce que je pense : Saturnian poetry est le point d’orgue de cette phase musicale de BAN.

Je ne peux pas dire que c’est leur meilleur album, ça n’aurait pas de sens (cf mes propos liminaires). Je peux en revanche affirmer que tout fan de black à tendance scandinavo-pagano-atmosphérique des 90’s se doit de chérir cette sortie et de saluer très très bas un groupe qui a réussi le tour de force, au bout de près de 20 ans (sic) de carrière, d’atteindre la richesse des plus grandes œuvres du genre, celles qui sont parvenues à réunir la grâce et la noirceur. Un album qui exigera de multiples écoutes afin de prendre toute sa dimension et qui est amené à devenir un classique.

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Tracklist :

01-Prelude

02-Paien

03-Tellus Mater

04-Forhist

05-Henosis

06-Metaphor of the Moon

07-Clarissima Mundi Lumina

Chroniqueur

Darkantisthène

Il est né, il a chroniqué, il est mort, aurait pu dire Heidegger si... j'étais mort, si Heidegger était vivant et s'il s'était intéressé à ma prose autant qu'à celle d'Aristote. Et il n'aurait pas été à une connerie près le père Martin parce qu'avant de chroniquer, et après être né, figurez-vous que j'ai vécu ; et écouté de la musique.

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