L.S. Dunes est un supergroupe américain dans un genre qui revient à la mode : l’emo, ayant atteint son apogée dans les années 2000. Tous les groupes dont sont issus les membres du groupe datent précisément de cette période: Circa Survive, Saosin, My Chemical Romance, Coheed and Cambria, Thursday.
Dès le départ, le groupe se distingue par la présence d’Anthony Green au chant – l’un des interprètes « emo » les plus emblématiques, aussi « ado émotionnel larmoyant sortant à peine de sa mue » que possible. Son style vocal, qui est au cœur de cette expression exagérément émotionnelle du punk et du punk/hardcore qu’est l’emo, confère immédiatement une dimension particulière à l’ensemble.
L’album s’ouvre avec « Like Magick », où Green se livre a cappella. Ses râles de ténor androgyne posent un ton délicat qui évolue progressivement pour céder la place, dès le second titre, à ses cris aigus perçants, donnant ainsi tout son impact à la musique résolument « emo » du groupe.
Pourtant, malgré cet ancrage dans cette esthétique particulière, la musique de L.S. Dunes ne se contente pas de reprendre les codes des groupes dont sont issus ses membres. Au contraire, on apprécie une certaine originalité (pour My Chemical Romance, j’aurais tendance à dire tant mieux !). Ils proposent un savant mélange de post-hardcore, d’emo, de rock alternatif noisy et de rock indé, agrémenté d’éléments légèrement expérimentaux. Parmi les influences, Thursday se rapproche le plus de leur son, tandis que quelques passages indie rappellent The Strokes, et certaines accélérations évoquent Alexisonfire.
Il s’agit en réalité de leur second album. Alors que Past Lives (2022) ne m’avait pas particulièrement marqué, Violet après quelques écoutes se révèle bien meilleur et surtout bien plus cohérent et témoigne d’un effort véritablement collaboratif. Et tout fan d’Anthony Green trouvera qu’il y livre une performance poignante de bout en bout, toujours ado à fleur de peau à 40 ans passés.
Le single et titre éponyme « Violet » est l’une des plus belles réussites de cet album. Il incarne ce qu’on peut attendre d’un titre emo : un savant mélange du punk/post-hardcore réinterprété à travers une sensibilité emo, porté par ce chant si caractéristique. « Machines », avec son refrain hurlé, constitue également un moment marquant, ainsi que le final « Forgiveness » qui fera pleurer plus d’une mijaurée.
Les fans des divers groupes dont sont issus les membres, trouveront matière à se réjouir. Certes, l’énergie adolescente semble s’être quelque peu atténuée – après tout, tous sont désormais grisonnants – mais elle se fait toujours ressentir, et c’est un plaisir de se plonger dans la nostalgie de cette époque avec un album travaillé et très loin des clichés commerciaux dans lesquels le genre était tombé.
https://lsdunes.bandcamp.com/album/violet
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