Deafheaven – Lonely People with Power

Pas de commentaires      370
Style: Blackgaze il paraît Annee de sortie: 2025Label: Roadrunner

Les controversés blackgazers de Deafheaven sont de retour et comme à chaque fois, il s’agit d’un petit évènement qui secoue la communauté des musiques saturées avec l’habituelle bataille entre pro et anti.

Je dois reconnaître ne pas avoir suivi tous les épisodes depuis Sunbather que j’avais chroniqué en 2013 à sa sortie, mais il semble en effet que le groupe soit passé par des expérimentations virant franchement vers le shoegaze, notamment du point de vue vocal (en particulier avec le précédent album Infinite Granite. Des expérimentations appréciées par certains fans hardcore, mais tout de même décriées au sein même du bataillon d’amoureux du cultissime Sunbather. C’est pourquoi ce Lonely People with Power, 6ème album annoncé par le groupe comme un retour aux sources, pouvait s’avérer décisif et important pour l’évolution du groupe et il semble qu’il soit très largement salué comme un retour en forme du groupe américain.

J’ai eu envie de voir à quoi ressemblait Deafheaven en 2025, et force est de constater que je n’ai pas été tellement dépaysé par rapport à l’image que j’avais gardé du groupe en 2013, puisqu’effectivement Lonely People with Power semble s’inscrire dans le sillage direct de Sunbather. J’ai donc retrouvé cette mélancolie très post-rock/screamo qui donne régulièrement lieu à de très belles pièces, superposée à une agressivité qui ressemble toujours à du black metal (cf la première partie de « Revelator » à la virulence supersonique), surtout que George Clarke s’égosille toujours dans un registre très similaire à celui du genre le plus noir du metal. Même si dans l’imagerie, à commencer par l’artwork de ce nouveau disque et les tenues vestimentaires des membres, Deafheaven continue à faire ce qu’il peut pour se tenir éloigné de l’imagerie trve classique du black metal, sans même parler du fait qu’ils soient hébergés par Roadrunner.

Et puis il y a quelques acalmies, d’abord avec les habituels interludes planants (les 3 « Incidental ») qui introduisent un peu de répit dans cette furie sonore mais aussi avec un « Heathen » ou « The Marvelous Orange Tree » qui, réminiscence des expérimentations passées, contiennent leur lot de passages chantés en voix claire qui viennent accentuer la beauté triste des titres et contrebalancent les assauts furieux qui subsistent néanmoins. On note aussi un chant féminin qui vient seconder George sur « Winona », morceau qui nous conduit vers la fin de l’album et le très beau « The Marvelous Orange Tree ».

Du controversé Infinite Granite, Deafheaven a également conservé un format de morceaux plus resserré que par le passé, et j’ai personnellement beaucoup apprécié cette approche plus « directe » et efficace qui permet à des morceaux comme « Body Behavior » de pouvoir être quasiment considérés comme des « tubes ». Même si d’autres titres continuent de se développer sur de longues minutes (« Amethyst » et « Winona » essentiellement), cette approche permet de rompre la monotonie ainsi que le côté répétitif et presque caricatural qui selon moi rendaient l’écoute d’un album comme Sunbather assez pénible sur la durée. Et musicalement, que ce soit du côté de la batterie ou même de la basse, on a affaire à quelque chose de très solide, ce qui vaut le coup d’être mentionné.

Je n’ai toujours pas de révélation qui m’amènerait à crier au génie quand j’écoute la musique du groupe, mais force est de constater que Lonely People with Power est un bel album, qui se déguste avec plaisir, écoute après écoute et qu’on aura probablement tendance, pour les raisons évoquées ci-dessus, à ressortir plus souvent que Sunbather.

Le pop-corn à portée de main, laissons maintenant les pro et anti s’écharper ces prochains jours…

Tracklist :
01 – Incidental I
02 – Doberman
03 – Magnolia
04 – The Garden Route
05 – Heathen
06 – Amethyst
07 – Incidental II (feat. Jae Matthews)
08 – Revelator
09 – Body Behavior
10 – Incidental III (feat. Paul Banks)
11 – Winona
12 – The Marvelous Orange Tree

krakoukass

Chroniqueur

krakoukass

Co-fondateur du webzine en 2004 avec Jonben.

krakoukass a écrit 1226 articles sur Eklektik.

Up Next

Du meme groupe

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *