Formé en 2011 en Pennsylvanie, Castor’s Hollow a ensuite un peu pris son temps, ne sortant qu’un EP et deux singles avant de passer aux choses sérieuses. Des choses sérieuses qui sont donc ce premier album Shape And Void, rencontre de chaos, de violence et d’émotions à vif. Récupérant le son post-hardcore à forte tendance metalcore du début des années 2000 (avant la grosse vague qui a suivi), le groupe, comptant en ses rangs le batteur des fabuleux Dionaea, signe un premier album très solide.
Récupérant l’esprit d’un Norma Jean, voire des débuts d’Underoath ou d’Everytime I Die, Castor’s Hollow joue un hardcore passionné et passionnant: métallique sans trop verser dans le lourdingue, mélodique mais dosé comme il faut, chaotique mais sachant rester abordable, émotionnel sans surenchère de miel (aucun refrain téléphoné comme de nombreux groupes dans le créneau nous abreuvaient), bref toute cette alliance d’influences s’assimile idéalement, les pièces du puzzle s’imbriquant les unes aux autres avec aisance.
Ainsi les deux premiers titres « Survivor’s Remorse » puis « Father’s Promise » montrent bien l’angle d’attaque – assez large – du groupe: incisif et hargneux sur le premier, plus émotionnel sur le second mais conservant cette rage communicative (grâce à un excellent vocaliste). La suite est tout aussi passionnante, entre le nerveux « Demoiselle », l’apaisé (musicalement plus doux) « Rue Barrée », le mathcore mouvementé de « Court Of Dragons »… Chaque titre se suit, ne se ressemble pas et s’avère être une tuerie.
« Down Never Comes » la joue ensuite rock’n hardcore façon ETID, et une fois encore ça retombe sur ses pattes. Avec sa structure un peu plus complexe, « Blame Yourself » mixe nerfs, groove et refrains mélodiques dignes de vieux Hopesfall tandis que « Via Dolorosa » vient conclure ce Shape And Void par une ambiance immersive avec chant chuchoté étant suivie par un retour des nerfs avec des attaques à breakdowns de haut vol.
Intéressant de voir comment Castor’s Hollow reprend des éléments du hardcore d’antan pour le moderniser ainsi. Zéro déception à l’arrivée mais une réelle excitation qui perdure écoute après écoute tant chacun de ces huit titres ne montre aucun point faible, aucune faute de goût. Un album rafraîchissant et déjà une envie d’en entendre une suite !
- Survivor’s Remorse
- Father’s Promise
- Demoiselle
- Rue Barree
- Court Of Dragons
- Down Never Comes
- Blame Yourself
- Via Dolorosa