Apres le très bon II (2022), les marseillais de Yarostan reviennent avec un troisième long-format suite à quelques changements en leur sein. Un changement au poste de guitariste qui n’a pourtant en rien altéré leur créativité, le groupe conservant cette optique personnelle de post-hardcore mixé à différents éléments annexes formant un tout sensoriel et intimiste.
Partant d’une optique relativement plus sombre qu’auparavant (ils l’admettent eux-mêmes dans un petit texte expliquant le processus un peu particulier de réalisation de cet album), III se compose de six titres non avares en intensité. Œuvrant dans un mélange de post metal, screamo mais aussi post-rock et autres emprunts à des genres différents puisque le groupe ne se met aucune limite, il y a chez eux un important fourmillement d’idées. Ainsi on a sur « Godot » une intro à base de guitare accompagnée d’un bottleneck, touchant là (vite fait) à la country tandis que les atmosphères sont parfois densifiées par l’usage de synthés (le groupe en comptant d’ailleurs deux préposés), parfois malmenés (l’incroyable conclusion « Ne pas rester, ne pas partir » où l’on passe sans transition de bidouillages noise irritants à un final aérien de toute beauté).
Le résultat final obtenu est un voyage ultra prenant et bercé d’imprévisible, le quintet marseillais (à quatre voix !) allant où bon lui semble sans repasser au même endroit, donnant par là une optique cinématographique à son post metal à chant screamo. L’effet de surprise n’en est que plus puissant et les émotions particulièrement à vif dans leur grande variété (comme sur « Consolations » où l’on trouve les passages les plus contemplatifs entrecoupés par un court passage black metal survolté). Passant du déchirement à la frustration mais contenant aussi quelques lueurs d’espoir, III prend du temps pour se révéler dans son entièreté, offrant de très agréables réminiscences de Cult Of Luna et des débuts de Year Of No Light au milieu de ses très nombreux mouvements tous plus passionnants les uns que les autres. Une jolie réussite à ne pas louper en live tant l’intensité s’y voit décuplée.
- Cathédrales de poussière
- Interstices
- Godot
- Jubilé
- Consolations
- Ne pas rester, ne pas partir
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