Ce 1er album des australiens Alarum date de 2004 mais ne sort que cet été en Europe sur Willowtip/Earache, malheureusement pour ce groupe, la virtuosité n’est pas vraiment ce qui attire les foules.
Leur style fait immédiatement penser à Cynic et Atheist, 2 groupes de death technique novateurs du début des années 90 qui métissèrent le jazz au metal extrême. On peut même limite parler de plagiat tant la ressemblance est parfois frappante mais vu l’excellence et le son unique des 2 groupes précités, ça ne peux pas être un reproche.
On a donc affaire à un groupe qui 10 ans après reprend là où ces 2 groupes américains nous avaient laissé, avec peut-être une accentuation des influences rock progressif et des éléments jazzy, le ton de l’album restant assez clair, même si il y a de bonnes touches d’agressivité, et certains titres franchement brutaux. La batterie pétarade par exemple dans tous les sens sur « Inertial Grind » qui alterne blasts infernaux, riffs thrash et passages planants.
La rapidité est de mise sur cet album, le titre « Velocity » introductif porte d’ailleurs bien son nom, basé sur des riffs death speed et tordus qui mettent direct dans l’ambiance : de la technique, des changements de plans incessants, des structures sans queue ni tête, des breaks alambiqués, le tout joué à une allure très rapides puis plongeant dans des passages plus lents et psychédéliques.
De cette rapidité découle une virtuosité indéniable, et une créativité hallucinante, que ne renierait pas Dream Theater, il n’y a pas un seul passage de leur musique qui ne soit pas emprunt de recherche musicale, quand ce n’est pas de la pure démonstration. Les quatre musiciens d’Alarum sont vraiment impressionnants, basse et batterie virevoltent à 200 à l’heure tandis que les 2 guitaristes mitraillent des une myriade de notes sans recharger, souvent en solos imbriqués des plus fluides.
Heureusement, Alarum arrivent à ne pas saouler avec un excès de technique, leur musique restant à la limite de l’indigestion car même si les structures traditionnelles sont évitées, les mélodies sont toujours présentes, et les accalmies nombreuses, certains morceaux plus posés. Sur ceux-ci les sons de guitares sont très souvent baignés d’effets originaux, les transformant parfois en sons mimant des synthétiseurs, ce qui apporte un côté assez désuet et spécial à la musique du groupe, encore une barrière à son approche. Quelques interludes parsèment également les 15 titres de l’album, souvent des trips à la guitare, l’énorme delay de « Cygnus X-1 » par exemple rappelant le prog seventies de Rush ou King Crimson, ces instrumentaux assez courts ne sont pas déplaisant et allègent sensiblement le déferlement de vitesse et de technique de l’album.
La comparaison avec Cynic est évidente aussi au niveau vocal même si Alarum n’atteint pas le niveau de bizarrerie des voix robotiques de ces derniers, les remplaçant par un chant clair plus classique. La voix est par contre l’élément le moins réussi du tout, elle essaye avec raison de suivre le côté schyzophrène et expérimental de la musique, passant d’un chant clair assez aérien à des cris acres, mais dans un cas comme dans l’autre le chant est approximatif ce qui en fait un point faible du groupe. Après assimilation, les chants finissent par paraître plutôt corrects, mais on a l’impression que l’ajout d’un chanteur à plein temps aurait profité au groupe, d’autant que ça laisserait sûrement plus de flexibilité au guitariste qui se charge des voix actuellement.
Les fans de Cynic et Atheist ne peuvent évidemment pas passer à côté d’Alarum, qui est vraiment leur digne rejeton, surtout que la production moderne de cet album en rend l’écoute légèrement plus agréable. Ce fût pour moi une très bonne surprise, mais la bizarrerie et la démonstration technique incessante sur cet album risque d’en saouler plus d’un.
- velocity
- sustained connection
- lost pleiad
- receiver
- remote viewing
- inertial grind
- cygnus x-1
- throughout the moment
- woven imbalance
- boundless intent (part 1)
- boundless intent (part 2)
- subject to change
- event duality
- audio synthesis
- reconditioned
Autant quand j’avais lu la chro sur VS et téléchargé l’extrait audio ça ne m’avait pas botté. Autant cette fois, les extraits audio me botte. Comme quoi je devais pas être dans le bon jour pour écouter ce groupe.
En tout cas faut absolument que je jette une oreille à ce disque, étant donné que je suis fan d’Atheist et de Cynic (plus d’Atheist que de Cynic cependant car les voix robotiques ont tendances à me gonfler).
C’est vrai Alarum est un groupe de techniciens hors pair,mais je trouve qu’il leur manque un petit quelque chose pour être plus intéressants,les compos sonnent un peu dans le vide,ça manque d’intensité et ça s’essouffle sur certains passages malgré les prises de risques rythmiques.A l’avenir je pense qu’ils feront mieux que ce Eventually,fort prometteur au demeurant