Avec les jours qui raccourcissent de plus en plus, les nuages qui piquent lentement la vedette au soleil et les arbres qui revêtent leur magnifique feuillage couleur feu, un constat s’impose : l’automne est bel est bien en train de s’installer.
Comme un peu de douceur n’a jamais fait de mal à personne, je vous invite à découvrir ce premier album de The Sad Riders, qui vaut le détour, même si ce dernier est sorti il y a environ trois ans.
Derrière ce pseudonyme se cache en fait le projet solo de Christian Wicky, plus connu comme étant le chanteur/guitariste des Favez, groupe Lausannois que l’on ne présente plus. Le bougre n’a jamais renié son admiration pour la country, ainsi que pour Bruce Springsteen et Bob Dylan, et il le prouve sans aucun complexe avec cet album. Entouré de son frère Greg (Chewy, Pendleton) à la guitare, de Fig (Magicrays) à la basse, d’Yvan (Favez) au piano et à l’orgue, et ainsi que de Fabrice (Favez) à la batterie, on peut dire que le bonhomme n’a pas fait les choses à moitié.
Mais venons-en à la musique, car c’est bien cela qui nous intéresse principalement, et non pas la rubrique people.
Ne vous attendez pas à de grosses guitares, ni à des rythmes assassins, car nous avons là affaire à un artiste qui dévoile, au fil des accords qui s’enchaînent sur sa guitare acoustique, quelques tranches de vie avec simplicité et sans aucun artifice. Qu’il s’agisse de ballades sentimentales pleines de nostalgie ou d’autres histoires personnelles, on se laisse bercer au son de la douce voix de Chris.
Seul avec sa guitare ou entouré de ses compères précédemment cités, Chris nous raconte – toujours à la première personne –, les péripéties d’un chauffard (« Ace »), la mort d’un dealer local (« J.-M. »), les méfaits de l’abus d’alcool (« The radio man »), et bien d’autres histoires, plus sentimentales pour la plupart, au fil des titres qui défilent et qui laissent s’installer une ambiance remplie de spleen et de mélancolie.
L’instrumentation est douce, toute en subtilité, et virevolte au gré des envolées mélodiques, vraiment sympathiques, mais loin d’être des plus originales. Il n’empêche que le résultat est réussi, et que l’on se retrouve vite à fredonner les nombreux airs entêtants, présents sur l’album. Il n’y a pas de quoi crier au génie non plus, mais la simplicité et la sincérité de ces compositions, qui mélangent le rock, la pop, et la country, tapent dans le mille, et rendent l’écoute de cet album très agréable. Une bonne bouffée d’air frais en somme…
Voilà donc un disque qui nous plonge dans l’Amérique de Dylan, du Boss, et nous donne envie de sauter dans une voiture, afin de tailler la route sans endroit précis où aller, mais dans le simple but de s’évader quelques instants, de se changer les idées. Après A sad ride on the line, premier album acoustique des Favez, sorti en 1999, Christian Wicky continue à nous prouver que son cœur balance toujours entre l’emocore puissant de son groupe et des compositions plus personnelles et épurées. Pour cette première aventure plus ou moins solo, notre ami s’en sort très bien et prouve que son âme de songwritter peut être mise en avant, sans pour autant desservir le côté mélodique de la chose. A cela vous ajoutez la voix si agréable et spécifique du bonhomme, et vous obtenez un bon album, qui se laisse déguster sans modération.
En tout cas, c’est les amateurs de Ryan Adams et consorts qui vont être contents …
- the plains and the high roads
- maybe just on fridays
- past the belvedere
- the radio man
- where’s the light
- white, man, it’s always right
- ace
- j.-m.
- goldbricker
- i’ll see you in the morning