Favez – Bigger Mountains Higher Flags

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Style: indie-rock / pop-punkAnnee de sortie: 2007Label: Gentlemen Records

Véritable figure emblématique et increvable du rock Lausannois, les Favez sont de retour avec leur sixième album qui marque clairement le début d’une nouvelle ère. Après s’être donné corps et âme aux Dieux du rock, voué un culte aux guitares saturées et à des rythmiques débridées, le groupe a décidé de s‘octroyer un break bien mérité suite à de nombreuses tournées, et aussi afin de faire le point sur son orientation musicale.
La remise en question était de mise, car après avoir sorti trois excellents albums en l’espace de trois ans (From Lausanne, Switerland (2002), Bellefontaine Avenue (2003), et Old and Strong in the modern times (2005)), et écumé les clubs d’un peu partout, le groupe pensait ne pas pouvoir faire mieux en matière de rock énervé – sous peine de tomber dans l’auto-parodie –, et s’est dit qu’il était temps d’explorer de nouveaux horizons musicaux.
C’est donc une formation dont l’effectif à été revu à la hausse qui débarque sur nos platines avec l’arrivée de Maude du groupe Toboggan (hammond) et de Jeff (rhodes, piano), qui se chargent de faire le lien entre le rock énervé d’antan et les nouvelles compositions aux ambiances plus feutrées et subtiles.

Si une certaine appréhension se fait sentir lorsque l’on appuie sur la touche PLAY pour la première fois, les doutes ne mettent pas longtemps à se faire la malle, tant on est happé par ce mélange d’énergie brute et de douceur. Le mur de guitare se marie à merveille aux diverses notes de piano et de hammond qui apportent une profondeur indéniable aux compositions, alors que la basse ronronnante évolue au gré d’une batterie indomptable qui allie force, précision, et tact.
Si la voix de Chris a toujours su osciller entre douceur et urgence avec brio, jamais elle n’a semblé aussi travaillée, maîtrisée et capable de se transformer en véritable vecteur d’émotions.
Attention, les Favez ne sont pas devenus des trentenaires pleurnichards, car même s’ils ont mis un peu d’eau dans leur vin, le combo est toujours au top pour nous pondre des titres entêtants et bourrés d’énergie comme ils ont toujours su le faire par le passé, à l’image de titres tels que The highways are deserted, When we were kings, Naked and gasolined, The torch song, ou encore And we dance, pour n’en citer que quelques uns.
Là où le changement saute aux oreilles, c’est lors de titres tels que The goodbye song, If I didn’t come for forgiveness, Here, we’re nothing, ou encore le poignant We used to fight a lot, qui proposent une nouvelle facette des Favez. En effet, ces titres nous montrent un groupe qui n’hésite pas à ralentir le tempo, à mettre ses guitares de côté, et à dévoiler des compositions nettement plus intimistes.

Si l’ensemble du disque peut donner une brève impression de déjà entendu lorsqu’on survole les onze titres au premier abord, ceux-ci prennent vite une ampleur toute différente – voire épique par moments – au fur et à mesure que les écoutes se succèdent et que les compositions se dévoilent petit à petit à l’auditeur.
Après plus d’une semaine d’écoute attentive, le constat est sans appel : Favez vient de pondre là son œuvre la plus aboutie et la plus personnelle.
Là où certains auraient opté pour la solution de facilité en nous balançant du réchauffé, le combo Lausannois a préféré laisser parler sa passion pour la musique en sortant un album dans lequel il se reconnaissait et en lequel il croyait énormément ; un album qui leur a insufflé l’énergie nécessaire pour continuer cette aventure débutée il y a plus de dix-sept ans.
L’envie de renouveau, de briser une mécanique de composition, et d’explorer d’autres horizons musicaux à donc été payante, car le groupe semble plus inspiré et soudé que jamais.
Avec ce sixième album, les Favez font un retour fracassant et profitent même de l’occasion pour nous rappeler les deux éléments principaux nécessaires pour qu’un groupe tienne la route : la passion de la musique et le plaisir de se retrouver entre potes.

Merci Messieurs !

  1. the highways are deserted
  2. when we were kings
  3. she wakes up every night
  4. naked and gasolined
  5. here, we’re nothing
  6. the goodbye song
  7. the torch song
  8. and we dance
  9. if i didn’t come for forgiveness
  10. white limousine
  11. we used to fight a lot
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Commentaire

  1. Blaise says:

    Entièrement d’accord, ce disque est magnifique, urgent et enthousiasmant. Favez se demandait si ça valait la peine de continuer: Higher Flags prouve avec fracas que ça valait sacrément le coup. Et ce n’est que le dernier et le meilleur d’une série déjà plus que brillante. Ce son, mes aïeux! Quelle complexité, quelle harmonie, quelle saveur… Le Favez 2007 est un grand cru qui se déguste dès maintenant et promet une belle aptitude au vieillissement. Classé 99/100 à l’Office du rock vaudois!

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