Diablo Swing Orchestra – The Butchers Ballroom

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Style: classique/jazz/swing metalAnnee de sortie: 2007Label: Candlelight

J’attendais patiemment que les poivrons se gorgent de l’huile d’olive dans laquelle je les faisais mariner. Peu après, je les mettais dans une sauteuse avec des épices de chez moi, des trucs qui sentent bon, une grosse part de féminité (encore) et un tout petit peu de sel. Oui, je fais le meilleur tartare de poivrons au monde. Tu paries?

Cuisiner, c’est une affaire de coeur. Diablo Swing Orchestra aussi. Je suis amoureux, mais ça faut pas le répéter. Les poivrons commençaient à prendre forme, le rouge brillait comme la lame du couteau à proximité… Ce son hors du commun faisait vibrer le metal entre mes mains et tandis que mes neurones jouissaient mesure après mesure, mon parquet ciré m’accueillait pour une danse en solo, ivre de joie.

Diablo Swing Orchestra nous viennent de Stockholm et ne jouent pas de death metal. Les styles passés ici en revue vont du metal lourd et gras au sens propre du terme, au power metal en passant par un prog aux structures particulières, qui baignent dans la superbe voix de la soprano Annlouice Loegdlund, plus puissante que Mr T en short sans bijoux, plus brillante que le diamant qu’a porté ta maman à son mariage, plus forte que ton prof de maths en slip kangourou qui compose de la polynomiale en boucle. Ils sont les Stolen Babies scandinaves, le croisement entre un groove Elvisien, une puissance à la To-Mera et une délicatesse d’un autre monde.

Ils sont 6 et sont aussi brillants l’un que l’autre, entre une basse qui me fait immanquablement penser à Made Out Of Babies, et ce violoncelle au ton si méchant que la contrebasse de Renaud Garcia-Fons me vient à l’esprit, les guitares se frayent un chemin massif dans les tréfonds d’une écriture digne du baroque de Bach. Il est vrai qu’on retrouve peu d’éléments musicaux à proprement parler de cette ère là, mais les influences des voix lyriques, les agencements mélodiques et toute une ribambelle d’influences classiques (notamment la solide utilisation de nuances extrêmes) permettent d’avancer une telle affirmation sans crainte de se faire pointer du doigt, « lol » à la bouche.

Sur quelques morceaux, dont un sublime « Ragdoll Physics », l’émouvante voix de Daniel vient rajouter une touche de mélodie supplémentaire et surtout complémentaire à une oeuvre déjà bien ancrée dans l’excellence. Les guitares classiques tombent toujours à point, sans faute de goût, avec un toucher particulier qui se balade du classique pur à des sonorités hispaniques sur un « Poetic Pitbull Revolution » qui a certainement sa place au musée du génial, via une orchestration qui ma foi se passe de commentaires. Diantre, même les lignes arabo-andalouses de « Porcelain Judas » sont superbement menées!

Déjà après quatre morceaux, on arrive à se dire au moins quatre fois « merde, ils sont bons, très bons ». C’est alors que débarque de nulle part le duo guitare/voix sur un « D’Angelo » qui me fait toujours (oui toujours) dresser le zizi. C’est sans parler du premier morceau, « Balrog Boogie », dont la section cuivre et le groove bloody jazzy avaient déjà déclenché la descente du sang vers le python reproducteur.

J’étais encore en train de danser en attendant mes poivrons, l’eau à la bouche, le cerveau en érection, les mains en l’air. Ca percute, ça joue affreusement bien, ça a des transitions de fou, une ambiance festive et pourtant très émotive et une production gigantesque.

Non je vous le dis moi… Diablo Swing Orchestra, c’est énôrme.
Mes poivrons aussi.

Ca c’est de la conclusion…

Cette chronique fait partie d’une série de 10 chroniques, c’est la troisième, la première est ici, la suivante est ici.

  1. balrog boogie
  2. heroines
  3. poetic pitbull revolutions
  4. ragdoll physics
  5. d’angelo
  6. velvet embracer
  7. gunpowder chant
  8. infralove
  9. wedding march for a bullet
  10. qualms of conscience
  11. zodiac virtues
  12. porcelain judas
  13. pink noise waltz

Chroniqueur

OY C

"Sticking feathers up your butt does not make you a chicken." -- C.P.

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9 Commentaires

  1. Monster says:

    Bon il est vrai que je l’ai peu écouté, que je devrais plus m’y plonger, car franchement ça vaut le coup… Mais j’ai tendance à penser que si les 1ers morceaux foutent une grosse claque, tellement rafraichissant, vers la fin du skeud c’est moins bandant. N’empêche gros potentiel, gros gros potentiel. Délirant et pourtant super facile d’accé. Conseille à tout le monde d’aller faire un tour sur leur myspace ( http://www.myspace.com/diabloswingorchestra ), les meilleurs morceaux s’y trouve, en particulier le jazzy (et le terme n’est pas usurpé)) « Balrog Boogie » !

  2. Uter says:

    Chef d’Oeuvre c’est vite dit, c’est sur c’est original, mais pour ma part gros bloquage sur le chant à la Nightwish et cie…. franchement çà gâche tout, quelle horreur ! dommage car y’a du potentiel

  3. krakoukass Krakoukass says:

    D’accord avec Uter…

  4. OYC says:

    Si on suit votre raisonnement, Spiral Architect, Cynic et Demilich ne seraient pas des chefs d’oeuvres.
    Vous trouvez ça logique vous? Allons les enfants… La musique est un pur bonheur. Et pour moi, la voix aussi.

  5. krakoukass Krakoukass says:

    Nan nan t’as pas compris : le chant soprano est chiantissime. Au bout d’un morceau il me saoule c’est tout. Après quand on aime ce type de chant c’est forcément que du bonheur, moi ce genre de chant me gave royalement. Y a pas de chant soprano chez Cynic hein (les voix vocoderisées me sont plus supportables)!

  6. Monster says:

    Moi je trouve que la voix correspond tout à fait à la musique, en plus dans le genre le chant est excellent, très expressif.

  7. kevin campbell says:

    show some very hot girs

  8. salaï says:

    Grosse, grosse claque !!! Cette galette est énorme du début jusqu’à la fin!! Très original, « diablo.. » mélange les styles, varie les instruments, ça swinge toujours furieusement tout en faisant un metal bigarré et maîtrisé … Excellent ! Ajouter a ça une production impeccable ; pour reprendre Oyc, Diablo Swing Orchestra, c’est énôrme.

  9. Sitheil says:

    Le gros problème de cet album pour moi, c’est que, passé la claque de la première écoute on s’en lasse extrèmement vite…

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