Crucial Blast Records a décidémment le nez fin. Après avoir signé les doux-dingues de Black Elk, voilà qu’ils attirent au sein de l’écurie ce groupe en provenance de Richmond, Etats-Unis.
Après un premier album ayant démontré certaines qualités en termes de composition et de recherche sonore, le trio s’est certainement dit qu’il serait bien de frapper plus fort encore sur le second album, histoire d’enfoncer le clou. Oui, mais dans quelle direction ? A celà je répondrai : loin, très loin. Et haut, aussi. En effet la musique, entièrement instrumentale, ici jouée transporte, nous emmène vers des horizons inconnus, où la quiètude et le dépaysement semblent être les objectifs à atteindre.
Pour ce faire, le groupe ne s’embarrasse pas des genres, il les transcende, joue avec leurs caractéristiques pour confectionner un son où apposer une etiquette paraît bien délicat.
Les guitares jouent le rôle principal, usant mais n’abusant pas d’effets (psyché, delays, slide), la quête est bien sure sonore mais elle est pensée dans un certain cadre. Rien n’est utilisé par hasard. L’harmonica présent notamment sur le premier titre, fait une irruption aussi soudaine que bienvenue venant donner une fraicheur, un feeling presque « western » à la composition résolument bluesy. Mystique à souhait, autant dire que le résultat est à couper le souffle, bien aidé en celà par une production aux oignons concoctée par John Morrand, connu pour ses travaux avec Labradford et Sparklehorse. Pas un amateur en somme. Dans ce torrent de sons canalisés, les textures ne manquent pas et donnent un cachet bluesy psychédélique tout à fait unique à l’ensemble.
Le relief est présent en continu. On pensera même par moments au Hex de Earth pour situer. Un relief pas seulement musical en fait, le Grand Canyon peut très bien venir à l’esprit. Une ambiance Americana (l’harmonica, le blues, vous voyez le topo) nous ferait effectivement imager des grandes plaines rouges, où une chaleur torride se ferait rappeler à l’ordre par une douce et frîche brise. Car il faut bien respirer quand même…
Le ciel est bleu, au loin on y verrait preque un océan, les nappes ambientes marines étant là pour l’évoquer. La musique est donc épique mais non dénué d’un aspect émotionnel pour autant. Le final en est le parfait exemple, les mélodies ambientes, sous-jacentes est le terme exact, sont accouplées à une éléctronique discrète et subtile fort bien integrée.
Une fusion superbe pour une conclusion en apothéose, dans le calme et nécessitant une concentration necessaire, histoire de s’impregner des subtilités qui font finalement tout l’interêt de ces six compositions. C’est donc un superbe voyage où la voie à suivre est l’introspection, clé indispensable afin de se plonger corps et âme dans l’oeuvre.
Une invitation à l’évasion, ça ne se refuse pas. N’est-ce pas ?
- mars ascendent
- blood alone does not a father make
- dark was the night cold was the ground
- the sheltering sky
- invocation in the caldera
- coragyps atratus (ego te absolvo)
Pas convaincu du tout par les extraits, certes on voyage mais ce n’est point passionnant pour ma part.
Une des très bonnes découvertes de l’année 2007 pour ma part. Pas grand chose à ajouter à la chronique sauf que si vous êtes sensible aux ambiances développées par toutes cette scène rock qui s’inspire de l’americana, vous devriez succomber. Les influences sont là mais la personnalité du groupe tout autant. Donc vous savez quoi faire.
Du même avis que la chronique et de mon collègue au dessus,rien d’autre à ajouter