Intéressante trajectoire que suit Tycho depuis ces dernières années. Le groupe (enfin, cela reste quand même le projet perso de Scott Hansen à l’origine) a sorti deux derniers albums fédérateurs, Dive (2011) et Awake (2014), et a vu nombre de leurs morceaux repris dans des publicités voire des reportages télé. Une exposition qui aurait pu les amener à être grisés par le succès, en profiter pour composer un nouvel album avec les producteurs les plus réputés, inviter des chanteurs en vue histoire de s’assurer des passages radio… Rien de tout ça, Tycho reste ce même projet et Epoch poursuit dans la continuité des albums précédents, soit à mi-chemin entre ambient, IDM et post-rock, pour notre plus grand plaisir !
Avant même d’écouter Epoch, on retrouve ce type d’artwork au minimalisme géométrique si cher à Tycho. Ce nouvel album installe d’emblée ces paysages sonores auxquels on nous avait habitué sur les albums précédents. « Glider » possède une intro assez mystérieuse (l’aura de Boards Of Canada plane ici) avant que le charme fasse à nouveau son effet grâce à ces mélodies synthétiques aériennes. Le jeu sur les textures sonores est toujours aussi travaillé, chaque séquence se succédant naturellement, sans trop surprendre mais avec cet incroyable effet d’apaisement instantané chez l’auditeur. Et cette sensation sera dégagée par la totalité des dix autres titres d’Epoch.
Même absente de ce titre d’ouverture, la guitare pleine de réverb de Hansen trouve une nouvelle fois une place de choix sur de nombreux titres de ce Epoch, se mariant parfaitement avec les atmosphères planantes distillées et justifiant l’appellation « post rock » du groupe. Ainsi des titres tels que « Horizon », « Local » ou bien l’incroyable « Division » se voient composés tels des titres du genre, ce dernier possédant d’ailleurs ce petit plus épique entre tremolo et envolées que l’on trouve traditionnellement chez des groupes comme Explosions In The Sky ou Caspian, tout ça bien entendu couplé à cette ambiance singulière, aussi vaporeuse qu’onirique. Aussi « Field » prend le contre-pied du reste de l’album en le concluant la guitare aux avant-postes, isolée dans une atmosphère plus sobre, sans percussions ni trop d’effets. Sur les autres titres, elle s’intègre sans souci à des titres majoritairement synthétiques, aux différentes phases mélodiques tellement évidentes qu’elles procurent une immédiate sensation de bien-être.
Sûr de sa recette, le son Tycho étant reconnaissable entre mille, le groupe californien nous offre une nouvelle plongée dans ses atmosphères relaxantes et un brin nostalgiques, une nouvelle immersion saisissante pour un envoûtement permanent. Bref, une nouvelle pépite à mettre à leur actif.
- Glider
- Horizon
- Slack
- Receiver
- Epoch
- Division
- Source
- Local
- Rings
- Continuum
- Field