En voilà un que j’attendais de pied ferme après la révélation Eroded, un album que j’avais vraiment beaucoup aimé il y a 3 ans. La pochette de leur nouvel album Mesh, très sombre, laisserait initialement penser que les limougeauds auraient pris un virage plus dur après un Eroded plus clair/obscur.
A ce titre, l’album démarre bien avec un « Unity » parfaitement dans le ton de ce que l’on attend de Lizzard, riffu et accrocheur. On ne s’attend par contre pas forcément à retrouver des sonorités si légères sur l’album par la suite, à l’image de « New Page » qui sonne presque pop et guilleret (en tout cas sur sa première moitié, avant que les guitares ne sortent les griffes). Un registre contre lequel je n’ai absolument rien (et le morceau est mélodique et vraiment réussi, avec cette ligne de guitare très prenante), mais qui présente selon moi le défaut de faire ressortir le chant de Mathieu, toujours particulier/nasillard, et encore un peu juste pour être ainsi placé sur le devant de la scène sonore sans être doublé (ce qu’il est par exemple sur « Home Seek » et le résultat est bien plus convaincant) ou accompagné d’une guitare puissante. C’est aussi un peu l’impression que l’on peut avoir sur le démarrage de « Elevate ». Comme déjà évoqué sur ma chronique d’Eroded (je radote, la vieillesse est un naufrage…) Lizzard semble tenté de s’aventurer toujours davantage sur un territoire qui peut faire penser à celui de Klone, mais une fois encore difficile pour Mathieu de rivaliser avec le monstre de chanteur qu’est Yann. Ne nous méprenons pas pour autant : son chant n’est pas aux fraises, simplement un peu fragile, ce qui une fois habitué, n’empêche plus d’apprécier à leur juste valeur des compositions qui sont toujours par contre vraiment belles (cf « Home Seek ») surtout sur la première moitié de l’album. Et heureusement le trio a gardé un peu de nerf sous le coude pour la suite de l’album, écoutez donc le très bon et sautillant « Black Sheep » et son ambiance menaçante pour vous en convaincre, de même que « Mad Hatters ».
Au final, il faut peut-être un peu plus de temps pour entrer véritablement dans Mesh, là où Eroded m’avait de mémoire plus rapidement saisi, mais le jeu en vaut la chandelle et on ne peut que louer le travail du trio qui ne saurait être remis en cause ici.
Peut-être quand même un poil moins réussi que Eroded (notamment à cause d’une fin d’album un peu moins enthousiasmante, à partir de « The Unseen » mais heureusement réhaussée par le final très progressif de « The Beholder ») Mesh reste un (très) bon album qui confirme que Lizzard est une valeur sûre de notre scène, sur laquelle on continuera de compter!
Tracklist :
01 – Unity
02 – New Page
03 – Elevate
04 – Black Sheep
05 – Home Seek
06 – Mad Hatters
07 – The Unseen
08 – Mesh
09 – Minim
10 – The Beholder