The Mount Fuji Doomjazz – Succubus

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Style: doom jazz droneAnnee de sortie: 2009Label: Ad Noiseam

Deuxième face de The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble. Deux albums de ce projet. Deuxième disque de ces musiciens pour l’année 2009 (le second LP de The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble est aussi prévu pour la fin de l’année). Musicalement semblable à TKDJE, The Mount Fuji Doomjazz Corporation s’oriente dans une veine drone jazzy encore plus lourd que Bohren und der Club of Gore pour accompagner le film Succubus de Jesus Franco.

Sorti en 1969 sous le nom de Necronomicon – Geträumte Sünden, le réalisateur espagnol ne s’éloigne pas de la trame erotico/horrifique de ses quelques 200 autres films (le dernier date de 2008). Lui-même musicien et passionné de jazz, il est probable que l’atmosphère sonore crée par TMFDJC lui plairait, bien que tout en utilisant des instruments propres au jazz, la musique du groupe n’en soit pas totalement.

A l’instar de Bohren, l’univers musical est vaporeux, lourd et enivrant. Contrairement au projet principal, la voix prend un second rôle dans l’interprétation puisque la musique a été improvisée en live devant une projection du film. Les soixante-dix minutes de « Succubus » collent donc parfaitement à l’érotisme sombre de Franco. On se sent prisonnier tout en succombant à la grâce des compositions et tout en plongeant de plus en plus dans la mélancolie. Le titre du disque prend parfaitement forme dans ce drone lourd animé par les mouvements du trombone et de la batterie. Le découpage du disque en treize plages apparait alors presque arbitraire tant le ton est constant du début à la fin. Succubus est un album dans lequel on se glisse sans pouvoir s’en échapper tant que le délicieux châtiment qui nous est réservé n’a pas pris fin.

Beaucoup moins électronique, bien que des vagues de sons vibrent sous les instruments, le son de TMFDJC est organique et brille par la richesse des compositions improvisées pour couvrir les images du film. Une réédition de celui-ci serait d’ailleurs bien agréable tant l’on a envie de découvrir les images que cache cette musique. Le nom que le groupe s’est donné est donc totalement justifié. L’analogie avec la mythique montagne japonaise se retrouve dans l’épaisseur et la densité du son, tandis que le qualificatif de « doomjazz » résume parfaitement le mélange des genres qu’ils effectuent à merveille. Tout comme la créature mythique du titre, Succubus est un album qui demande beaucoup de son auditoire mais dont on retire un plaisir certain.

  1. the sexy midnight torture show
  2. erotic love queen
  3. strange dreams
  4. castles by the sea
  5. the admirals game
  6. the morning after
  7. perverted pleasure party
  8. a bad trip
  9. a place for fantasies
  10. murder amongst mannequins
  11. fleeing the scene
  12. deadly rehearsal
  13. faustine

Chroniqueur

Mathieu Lubrun

Hororo est chroniqueur depuis 2004 sur Eklektik, bibliothécaire de profession, passionné de musique (metal, jazz, hip hop, electro …) et de comics. Alcoolique de concert et de disques, bavard et effervescent dès qu’il rentre en contact avec un artiste qu’il apprécie. Contactez-le pour lui dire tout ce que vous voulez à son adresse personnelle xhororox [AT] gmail [DOT] com et/ou suivez-le sur Twitter.

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