Projet débuté du côté de Bordeaux en 2016, Ouranos a pour seul papa Silmar, multi-instrumentiste officiant aussi dans Wisdom Of Dust. Voir la lumière, second album après Hyérophanies (2019) propose un black metal très personnel, à l’atmosphère sombre flirtant avec le doom et aux surprenantes expérimentations…
Des expérimentations qui ouvrent même cet album et « Apnée » via une onde sonore bien inquiétante. Le titre démarre réellement ensuite pour un black metal atmosphérique mid-tempo dans un premier temps puis bardé de blasts par la suite, mené par la voix puissante de Silmar (aux textes en français parfaitement audibles). L’ambiance est moribonde mais les riffs aux trémolos hypnotiques (aériens parfois) s’assimilent sans problème avant que le synthé ne fasse son retour en guise de conclusion. « L’écho » poursuit sous les mêmes auspices, créant un paradoxal mélange de transe et d’oppression, l’opacité s’éclaircissant via des passages mélodiques renversants.
Les deux titres suivants offrent des variations sur le froid, d’abord clinique avec « La boussole » où l’atmosphère se pare d’indus à la manière des suisses de Borgne ou de Darkspace, puis encore plus glacial avec « La fêlure » où le poids de la banquise semble venir nous ralentir dans un doom écrasant. Enfin « Au bout du tunnel » vient nous terminer à la manière d’une turbine provenant d’une usine souterraine accélérant peu à peu et rendant l’air irrespirable. Une conclusion bruitiste de presque douze minutes que certains jugeront sûrement comme inaudible.
Mis à part ce surprenant final, Ouranos propose sur Voir la lumière un black metal très intense mêlant agressivité, mélodies sans fioriture et atmosphères déshumanisées. Une remarquable découverte marquée par une forte personnalité. A découvrir !
- Apnée
- L’écho
- La boussole
- La fêlure
- Au bout du tunnel
