Déjà un 4ème album pour les pictaviens de Microfilm qui dès le début ont su se démarquer avec leur approche du rock comme bande son cinématographique, en résultat un post-rock instrumental animé aux samples de dialogues de films surannés.
Le concept n’a pas changé d’un iota. Microfilm sait toujours autant ménager le suspense entre un sample de voix bien placé et une montée qui arrive à point nommé, les variations de la musique accompagnant les intonations vocales de dialogues souvent insolites. On navigue sur ce nouvel album dans des eaux plus lumineuses que par le passé, mais il reste un gros fond de malaise à l’écoute de leur musique étant donné les sujets évoqués par les samples tirés de films/documentaires désuets (pédophilie, drogues, prostitution, enlèvement d’enfants), dialogues qui gardent l’esprit des précédents albums du groupe et semblent tout droit sortis de films des années 50, en français ou en anglais selon les morceaux.
Je ne sais pas où ils vont chercher ces vieux films mais c’est une phase à part entière du processus de composition manifestement vu comme leur musique colle aux images et aux voix. Chacun de leurs morceaux est un « micro-film », qui d’ailleurs se révèle d’autant plus sur scène où il est joué de façon coordonnée avec la projection des images correspondantes. Voir les vidéos, dont celle de « Carnival », un des morceaux les plus durs de l’album qui en ressort d’autant plus avec son atmosphère inquiétante.
Depuis A Journey to the 75th, qui date de 2006, le groupe à chaque album a su rester intéressant. Microfilm s’accroche à un concept et n’en dévie pas album après album, et je dois dire que ça leur réussit.