“Dans la série des inaperçus est un festival dédié aux artistes français dans le style pop, rock, électro qui depuis 12 ans aide les artistes « inaperçus » venant de toutes les régions de l’hexagone à se produire sur une scène parisienne”.
Je me suis rendu à la soirée de clôture de ce festival, et j’avoue que la curiosité m’y a attiré car même si la perspective de revoir Microfilm m’enchantait déjà, j’étais intéressé par les groupes des ex-Diabologum qui leur partageaient l’affiche. J’arrive donc au Glaz’art un peu à la bourre mais le concert ne devait commencé qu’à 21h, on arrive donc largement avant le début du set de Microfilm qui jouaient en premier alors que la salle est déjà bien pleine.
Je suis bien fan des 2 albums du groupe de post-rock poitevin et les ayant déjà vu 2 fois sur scène, je savais à quoi m’attendre, un show alliant vidéo, samples et musique coordonnées, mais j’avais quand même bien envie d’entendre les morceaux du nouvel album sur scène. Ca commence déjà assez mal car on est planté au milieu de grandes perches, je plains les moins d’1m75 cherchant à apercevoir la scène peu surélevée du Glaz’art, les spectateurs du premier rang coupant en bonne partie la visibilité. Mais c’était sans compter l’entrain des 4 musiciens sur scène, se détachant sur un grand écran surélevé sur lequel était projeté des films en forme de courts métrages associés à chaque morceau, joués au clic pour suivre les samples et les dialogues à l’écran leur correspondant, concept cinématographique du groupe et de leurs albums, qui leur évite la présence d’un chanteur. J’ai encore une fois trouvé le set de Microfilm excellent, la cohésion entre la musique du groupe et les vidéos projetées derrière est parfaite. Ces vidéos, plus travaillées que les dernières fois où j’avais vu le groupe comprennent des extraits de vieux films dont sont d’ailleurs issus les dialogues samplés superposés à la musique, extraits travaillés avec des effets visuels, des découpages, la plupart du temps en noir et blanc. Les vidéos complètent bien la musique mais c’est quand même surtout celle-ci qui marque, le post-rock énergique et émotif du groupe marque à l’esprit avec des morceaux aux mélodies bien ciselées, rehaussées de dialogues aux personnages marquants (Barbaba, Margaret), les morceaux joués étant : Tout l’univers, La fille qui en savait trop, Dpt. 4, Johnny and Barbara, Secret Camera, The Night of J&B, Dpt. 1, Death race 68, Fancy Nancy, Margaret on the rocks.
Peut-être que je suis trop habitué aux concerts où ça bouge, que ce soit metal ou electro/jazz, j’ai trouvé le public un peu statique, mais ça ne m’étonne guère du bobo parigo looké qui discute pendant que les groupes jouent. A noter, le batteur qui finalement détache sa caisse claire et l’apporte au centre de la salle, la martyrise à coups secs et réguliers, tout en agitant un maracas de l’autre main, c’est le côté spontané et bon enfant de Microfilm, groupe à voir sur scène.
Pour finir avec Microfilm, je vous invite à suivre cette émission tv diffusée sur le web proposé par le webzine Sourdoreille, qui pendant une heure voit le groupe en interviews et live sur un plateau : www.dailymotion.com/swf/x3ybyh
Suit alors Arnaud Michniak, si j’ai bien compris ancien chanteur du groupe de rock français des années 90 Diabologum, donc je n’arrive pas vraiment à me souvenir de grand chose, le nom me dit quelque chose, je suppose qu’ils ont dû sortir quelques singles à l’époque. Plus proche de la performance que du concert, ce que propose Arnaud Michniak est un mélange de musique et de court métrages, avec des rythmiques électroniques et bruitages noise, un concept intéressant mais un peu pénible et pas très musical, des textes sont mi scandés mi gueulés d’une voix monocorde au léger accent du sud-ouest, enfin c’est pas l’accent le problème, pas besoin de sous titres, mais on ne comprend pas grand chose aux propos du type. Ca devient rapidement assez lassant comme concept.
Le groupe suivant, Experience me semble a priori plus consistant, composé également d’anciens membres de Diabologum (mais par contre il n’y aura pas de featuring de leur ancien chanteur à l’occasion de ce concert les réunissant), le trio parvient rapidement à poser une ambiance, grâce à la connivence manifeste de 3 musiciens qui semblent avoir de la bouteille. Le format guitare/basse/batterie est bien rodé et envoie un rock puissant à tendance noise agrémenté de quelques rythmiques électro bien senties. La voix, ici aussi scandée mais de façon moins agressive, devient quand même rapidement assez saoulante, entre une intonation geignarde et des paroles à volonté "engagées" mais souvent un peu limites, jusqu’à un cyclique "on coupe des arbres pour faire des magazines qui dénoncent le fait qu’on…" qui au final nous aura bien fait marrer par la suite, ce qui n’était sûrement pas le but initial.
Bon le rock français, en tous cas, "chanté en français", ça a tendance à me gonfler rapidement, tout comme les groupes qui confondent une scène et le podium d’un meeting politique, d’autant plus avec un discours assez brouillon, un mélange Noir Désir / Grand Corps Malade avait peu de chances de vraiment m’emballer, même si je souligne un bon trio de musiciens.
Une soirée tout de même agréable, le Glaz’art malgré sa scène un peu basse est une salle agréable, encore plus maintenant avec sa terrasse extérieure qu’il ne me semblait pas avoir vu auparavant, sûrement un résultat de la loi anti-fumeurs.
Par ailleurs, belle initiative du festival de proposer des vidéos de tous les groupes ayant joué, filmés dans de bonnes conditions, sur leur page myspace : www.myspace.com/festivaldesinapercus