Si récemment je n’avais pas tari d’éloges concernant le dernier album de Globe and Beast, on va pouvoir remettre ça avec ce Nothing To Save, second album des brutaux sludgecoreux du Wyoming: Reproacher. En effet, malgré leurs différences géographiques, les deux groupes présentent pas mal de similitudes, notamment un goût prononcé pour le riff parpaing et le pilonnage quasi continu de nos esgourdes.
Sans pour autant se plagier l’un l’autre, les deux groupes sont à classer dans la même catégorie des amis de Gaza et Engineer, des poids-lourds du genre quoi. Reproacher comptant dans ses rangs du membre de chez Primitive Man, on comprend directement pourquoi le doom déteint dans leur hardcore. A l’extrême virulence de leurs morceaux est donc ajoutée une écrasante pesanteur (merci Andy Patterson pour la prod massive), histoire d’ajouter à ce climat déjà pas folichon un sentiment d’oppression quasi permanent.
Nothing To Save porte bien mal son nom car du début à la fin de cet album, Reproacher nous plonge sans temps mort dans un bastonnage puissant et chaotique, alternant tempo rapide (Averse Arrest ou The Champion Is Fucked, brûlots pied au plancher) et ralentissements fatals (les très postcore Ballast ou A New Dark Age), le tout enrobé d’une fascinante atmosphère délétère avec basse grésillante en avant-poste.
Bref, le programme de Reproacher semble familier. La haine viscérale rencontrant l’écrasage vertébral est une recette qui marche quand elle est bien faite. C’est le cas avec ce Nothing To Save qui mérite toute l’attention des amateurs de brutasseries grassouillettes.
- Intro
- Casemate
- Sophists
- Averse Arrest
- Ballast
- Marginal Being
- Repose
- The Champion is Fucked
- A New Dark Age
- Crippled Wolves
- New Skin